Les dixièmes rencontres cinématographiques de Béjaïa auront lieu du 9 au 15 juin 2012 . Le cinéma est une fête permanente». C'est presque un slogan. Cela ressemble à une profonde conviction des organisateurs des Rencontres cinématographiques de Béjaïa qui, cette année, célèbrent leur dixième anniversaire. «N'est-ce pas un parjure que de le faire à l'occasion d'une édition aussi particulière soit-elle, nous qui la fêtons à chaque projection lorsque dix ou quinze personnes se rassemblent pour partager des images, des émotions, du cinéma, en somme dans une séance d'un ciné-club ici ou ailleurs», écrit encore l'équipe de l'association Project'heurts dans le dossier de presse. Certaines des personnalités du septième art qui ont participé à cette manifestation ces dix dernières années sont citées : Lyes Salem, Brahim Tsaki, Pierre Clément, Tarik Teguia, Amel Kateb, Yasmine Chouikh… La dixième édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa aura lieu du 9 au 15 juin 2012 à la cinémathèque de la ville. Le documentariste algérien, Malek Bensmaïl, sera à l'honneur avec la projection le premier soir de La Chine est encore loin, un documentaire produit en 2010 et déjà primé dans d'autres rencontres et festivals. Malek Bensmaïl, qui sera présent, parlera de cette expérience à travers laquelle le présent interroge le passé ou le contraire. Le documentariste est revenu aux Aurès, là où la guerre de Libération nationale avait commencé en 1954. La dernière fiction de Merzak Allouache, Le repenti, déjà montrée au public du Festival de Cannes en mai dernier, sera projetée le jeudi 14 juin. Le réalisateur de Tata Bakhta viendra avec ses comédiens débattre de ce film. Le travail du cinéaste français d'origine algérienne, Rabah Ameur Zaïmèche, sera mis en valeur à travers un cycle. Quatre films sont programmés à la faveur de ce cycle : Wesh Wesh (2002), Bled number one (2005), Dernier maquis (2008) et Les chants de mandrin (2011). Pour ce dernier long métrage, Rabah Ameur Zaïmèche a obtenu le prix Jean Vigo en France pour la qualité de la réalisation. Le long métrage raconte l'histoire des compagnons de Louis Mandrin, célèbre hors-la-loi de la fin du XVIIIe siècle. Il s'était soulevé notamment contre les collecteurs d'impôts de l'Ancien Régime, responsables, à ses yeux, de la ruine du peuple. Au programme des journées de Béjaïa, il y a aussi : Nuit sur la mer, un docu-fiction de Marc et Chloé Scialom, qui jette un autre regard sur «l'exil». Le départ, l'errance, la quête d'une meilleure vie sont des thèmes évoqués dans plusieurs autres documentaires comme Qu'ils reposent en révolte, de Sylvain Georges, J'ai habité l'absence deux fois, de Drifa Mezenner, Sur la route du paradis, de Uda Benyamina, Brûleurs, de Farid Bentoumi… L'amour, ses facettes, ses douleurs et ses silences sera une autre thématique présente à travers des documentaires tels que Le ciel en bataille, de Florent Mongeot et Rachid B. et Uzzu, de Sonia Ahnou. La révolte du peuple tunisien contre la dictature mafieuse des Ben Ali-Trabelsi sera également évoquée dans les documentaires Vibrations, de Farah Khadar et La nuit de Badr, de Mehdi Hmili. Reste à découvrir durant ces rencontres les courts métrages Banc public, de Djamel Allam et Fais croquer, de Yassine Qnia, ainsi que les documentaires L'ivresse d'une oasis, de Hachimiya Ahamada et Bir d'eau, de Djamil Beloucif. Les projections se feront à 13h30, 17h et 20h30. Parallèlement aux projections, des débats, «Café-ciné» sont prévus chaque jour à 10h au niveau de la cafétéria du Théâtre régional Malek Bouguermouh. Ils seront animés par, entre autres, Malek Bensmaïl, Karim Khiari, Hakim Zouhani, Yassine Qnia, Marc Scialom et Merzak Allouache. «Cette année encore, nous vous espérons nombreuses et nombreux à venir perpétuer cette histoire d'amour avec le cinéma. Dix ans, vingt ans, l'éternité et un jour, le cinéma sera toujours une fête», ont souhaité les organisateurs. Pour rappel, Abdenour Hochiche est le directeur des Rencontres cinématographiques de Béjaïa, assisté de Samir Ardjoum et Lilia Choulak.