Rendez-vous - C'est du 9 au 15 juin que se tiendront les rencontres cinématographiques de Béjaïa initiées par l'Association Project'heurts. Cette année, la manifestation, fêtera son dixième anniversaire. «Une célébration en toute sobriété et modestie. Pour cette année, qui coïncide avec le 10e anniversaire des Rencontres, nous ne nous sommes pas focalisés sur ce chiffre car cet événement est le fruit d'une activité permanente, comme la tenue de ciné-clubs réguliers organisés par l'association. Notre manifestation a pour but de créer une plateforme de réflexions et de débats autour du cinéma algérien et international», dira Abdenour Hochiche, président de l'association Project'heurts, lors d'un point de presse tenu, hier, à la cinémathèque d'Alger. Si cette 10e édition n'a pas de particularité spécifique, il n'en demeure pas moins qu'elle va être riche en films, en rencontres et en débats. S'agissant de la programmation, ces rencontres se veulent, toujours selon les organisateurs, «plus exigeantes et plus sélectives». «Nous avons reçu au total 180 films, mais nous n'en avons retenu qu'une trentaine, entre longs métrages, courts métrages et documentaires», dira Samir Ardjoum, directeur artistique de cette manifestation. «Les films sélectionnés sont d'abord ceux qui interpellent, interrogent la société et poussent à la réflexion.Ils ont beaucoup plu de par la manière des réalisateurs d'interpeller le réel et de travailler sur la forme.» Autrement dit, la manière de filmer est à la fois expérimentale et très personnelle, et c'est ce qui a suscité l'intérêt du comité de sélection. Samir Ardjoum, qui a déclaré que la présence des réalisateurs à la fin des projections est un des critères de sélection des 32 films à l'affiche, a, ensuite, souligné : «Nous avons décidé de réduire le nombre de projections qui passe de quatre à trois séances par jour, pour laisser plus de temps aux spectateurs de s'imprégner des films et d'échanger des propos à leur sujet.» Concernant le programme, la filmographie algérienne occupe une place prépondérante. Elle sera représentée par des cinéastes de renom tel Merzak Allouache, qui présentera deux films, ‘Le Repenti', récemment primé au dernier Festival de Cannes, et ‘Normal', distingué, en 2011, au Festival de Doha-Tribeca. Notons que l'ouverture de ce rendez-vous cinématographique se fera avec la projection de ‘La Chine est encore loin' de Malek Bensmaïl, un film inédit en Algérie et plusieurs fois primé à l'échelle internationale. Notons aussi qu'un cycle dédié au réalisateur algérien Rabah Ameur-Zimèche sera organisé avec la projection de toute sa filmographie. Des cinéastes algériens de la nouvelle génération, issus des ateliers documentaires de l'association Cinéma et Mémoire, comme Drifa Mezenner ou Sonia Ahnou, ou d'autres tel Djamil Belloucif présenteront leurs films documentaires. «Parallèlement aux projections, un atelier de réécriture de scénario de court-métrage est organisé et encadré par des professionnels du cinéma», nous dira Samir Ardjoum, avant d'ajouter : «Il s'étalera sur trois sessions jusqu'à la fin de l'année 2012.» Ainsi, les rencontres cinématographiques de Béjaïa revêtent un aspect pédagogique. En d'autres termes, ce rendez-vous ne se cantonne pas seulement aux projections, mais se veut un lieu d'apprentissage : «Permettre à de jeunes amoureux de l'image de réaliser leur premier film.» Précisons que cette manifestation se veut, selon les organisateurs, «une plateforme pour débattre, réfléchir et partager la passion du cinéma» et ainsi s'inscrire dans une dynamique qui privilégie la création et le débat.