Dans une sorte de défiance contre les membres du comité central qui réclament sa tête, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, avait promis de faire parler l'urne. C'était, semble-t-il, une déclaration à chaud. La nuit lui aurait porté conseil. Avec le temps, et quelques conseils amicaux et intéressés de proches, indiquent des sources crédibles, il a mis de l'eau dans son vin. Il est à présent moins enthousiaste à initier lui-même le test de vérité dont il a été le premier à en parler : le vote de confiance. Abdelaziz Belkhadem est désormais averti, passer à l'urne c'est se faire hara-kiri. Contacté hier, le chargé de la communication au FLN, Kassa Aïssi, a été très prudent en s'exprimant sur le sujet. Selon lui, la préparation de la session ordinaire du comité central, prévue le 15 juin, dont le lieu de la rencontre n'a pas encore été fixé, va bon train. A l'ordre du jour : le rapport financier et le bilan des élections législatives du 10 mai dernier. Point donc de vote pour le maintien ou la destitution du secrétaire général ? Kassa Aïssi affirme que toutes les éventualités et les possibilités que permettent les statuts du parti sont envisagées. Il précise, toutefois, que le vote aura lieu si la demande est faite. Pour ceux qui veulent destituer Abdelaziz Belkhadem de la direction du FLN, la question ne se pose même pas. Dans une ultime tentative de le raisonner, le comité des quatre sages, Abderrazak Bouhara, Mohamed Boukhalfa, Affane Ghezzane Djillali et Ahmed Sbaa, va le rencontrer dans les tout prochains jours au siège du parti à Hydra. Mais le secrétaire général de l'ex-parti unique compte bien jouer ses chances à fond. Il n'est pas resté les bras croisés durant ces derniers jours. Il a multiplié ses contacts avec les membres du comité central pour les rallier à sa cause. Pour certains, indiquent nos sources, il promet des postes ministériels, des places de sénateur, pour les uns, pour d'autres des postes lors du prochain mouvement diplomatique.Certains, qui se sont laissés tenter, ont déjà fait volte-face, d'autres attendent pour voir. Seulement, il semble qu'il n'y a plus foule autour du secrétaire général du FLN. Le positionnement de Abderrazak Bouhara, sénateur dans le tiers présidentiel, contre lui, est vu comme un signal fort qui préfigure la «liquidation» de Abdelaziz Belkhadem qui tente tant bien que mal de résister. D'ailleurs, il compte, selon des militants du parti contactés hier, noyer les travaux de la session ordinaire du comité central en invitant les nouveaux députés. Les membres du CC le laisseront-ils faire ? L'un d'eux affirme que «seuls ceux qui y siègent ont le droit d'assister». La couleur est donc annoncée ! Abdelaziz Belkhadem est acculé. Le nouveau responsable du mouvement de redressement et de l'authenticité, Abdelkrim Abada, va plus loin en annonçant, avant-hier à partir de Mila où il a participé à une réunion des redresseurs, la fin de parcours du secrétaire général du FLN.