À la faveur de ces assises qui ont consacré le retour aux anciennes instances organiques, Belkhadem a désormais les coudées franches pour agir sans contrainte. Le 9e congrès du FLN est arrivé à son terme tard dans la soirée de dimanche avec l'adoption des résolutions et l'élection des membres du comité central. Le nombre des sièges du CC a été revu à la hausse, suivant une proposition de la commission des instances. Ainsi au lieu des 321 membres, il passe à 351. Soit trente membres en plus. Toutes les tendances ou courants y sont représentés. Selon des indiscrétions, le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, a subi une telle pression qu'il a cédé. Mais sans trop, puisque la liste supplémentaire a été ajoutée à son quota. Cet élargissement du comité central est dû au souci de Belkhadem de tempérer la contestation et d'établir une sorte d'équilibre. En revanche, l'intervention de Belkhadem, en fin d'après-midi, a permis de régler les derniers litiges de certaines délégations qui sont passées alors au vote. Premier test d'autorité pour Belkhadem qui a d'abord intimé l'ordre à une délégation d'El-Oued d'aller voter, la menaçant de se voir sans représentants au CC. En plus des représentants des différents courants, les membres du gouvernement et d'anciens ministres, à l'instar de Boudjemaâ Haïchour et Boukerzaza sont présents dans le comité ainsi que des personnalités à l'image de Sbaa, Salah Goudjil ou encore Abderazak Bouhara. À la faveur de ce congrès qui a consacré le retour aux anciennes instances organiques et du dosage précis de la distribution des sièges, Belkhadem a désormais les coudées franches pour agir sans contrainte. Il devra convoquer dans les prochains jours la première session du comité central qui se prononcera sur le bureau politique que Belkhadem proposera. Cette liberté d'action n'est, cependant, pas sans inconvénients puisqu'il sera encore une fois obligé de composer avec les groupes au sein du comité central et des regroupements qui risquent fort de se constituer pour tenter de renverser le rapport de force, actuellement, en faveur de Belkhadem. Au moment certainement de prendre les grandes décisions, apparaîtront les forces en présence et les capacités du SG à s'imposer. Son avantage, cependant, réside dans la caution de Bouteflika, le président du parti. En définitive, ainsi présentée, la composante du comité central reflète, d'une certaine manière, son deal de rassembler le FLN qui s'entre-déchire depuis 2004. Difficile pari d'autant plus que le 9e congrès ne constitue qu'une brève étape de remise en ordre de la maison FLN.