Les syndicalistes exigent la confirmation du personnel contractuel et la décentralisation des œuvres sociales. Une journée de grève, ponctuée d'un sit-in devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou, a été observée, hier, par les travailleurs des cinq caisses d'assurance sociale (CNAS, Casnos, CNAC, CNR et FNPOS). La grève initiée par l'intersyndicale des travailleurs de la sécurité sociale, affiliée à l'UGTA, a été largement suivie paralysant l'activité dans plusieurs services. A travers cette première démonstration de force, les 1025 travailleurs du secteur entendent interpeller leur tutelle sur des revendications salariales. Outre la régularisation de date d'effet du point indiciaire à compter de janvier 2008 à 2010, à l'instar des autres organismes, et la régularisation du point indiciaire actuel à 45, à compter de janvier 2012, date du relèvement du SNMG, ils réclament l'installation, dans l'immédiat, de la Fédération nationale des travailleurs de la sécurité sociale (FNTSS) car, selon eux, «la commission installée à cet effet semble oublier la cause de son existence». «Le secteur de la sécurité sociale ne peut pas fonctionner sans fédération nationale. Le rôle de la commission nationale provisoire de préparation du congrès, installée depuis cinq ans, n'est pas de négocier des protocoles d'accord, mais de préparer le congrès de la fédération dans un temps qui doit être limité par la centrale syndicale», fera remarquer Bachir Ramdani, secrétaire général de l'union de wilaya UGTA. Sur un autre volet, les syndicalistes exigent la confirmation du personnel contractuel, la décentralisation des œuvres sociales, l'avancement de deux catégories aux travailleurs partant en retraite ainsi que l'élargissement d'octroi des prêts véhicules aux fonctionnaires. Des syndicalistes rencontrés lors du rassemblement ont dénoncé, par ailleurs, l'acharnement de certains directeurs contre les représentants des travailleurs. «A défaut d'écouter les doléances des travailleurs et de les transmettre à qui de droit, le directeur régional de la CNAC, qui excelle dans les menaces, notamment envers les femmes syndicalistes, nous a intimés l'ordre d'enlever des affiches contenant les mots d'ordre de grève sous peine d'être sanctionnés. Récemment, il a même déchiré un rapport qui lui était destiné en me disant : allez vous plaindre à Bouteflika !», a déploré la secrétaire générale de la section syndicale de la CNAC de Tizi Ouzou. Pour avoir adhéré à la grève, le secrétaire général du syndicat FNPOS a, pour sa part, fait l'objet de trois jours de mise à pied. Dans une déclaration remise à la presse, la coordination des cinq caisses de la sécurité sociale «relève avec regret l'ostracisme dont sont victimes les travailleurs de la sécurité sociale, et ce, à travers les récentes revalorisations du point indiciaire, et l'application de date d'effet qu'a connues ce secteur marginalisé de la généralisation des rappels de 2008». Dans le même document, il est souligné : «De plus, il ressort un relèvement insignifiant des salaires, ne répondant nullement au pouvoir d'achat, et ce, en l'absence d'un représentant de dimension nationale, en l'occurrence, la FNTSS, qui n'arrive pas à voir le jour malgré l'installation d'une commission nationale provisoire de préparation de congrès installée depuis 2007.»