Au tribunal du Ruisseau à Alger, les audiences ont eu lieu normalement hier matin en dépit de l'appel à la grève lancé par la Fédération nationale du secteur de la justice (FNSJ). La grève de trois jours à laquelle a appelé la FNSJ l'ensemble des greffiers et corps communs du secteur de la justice a connu un début plutôt timide puisque certains tribunaux n'ont pas été affectés. C'est le cas de celui du Ruisseau à Alger où aussi bien les audiences que la livraison de documents ont eu lieu normalement, au moins jusqu'à la mi-journée. «A ce que je sache, jusqu'à maintenant, toutes les audiences ont lieu normalement. Mais je ne sais pas si ce sera le cas pour le reste de la journée», nous dit un avocat vers 10h30.Au guichet unique, plusieurs personnes se sont présentées dès l'ouverture pour retirer des documents. Approchée, une greffière affirme que le travail se déroule normalement. Et d'ajouter : «Moi personnellement, je ne compte pas suivre la grève. Je travaille et cela me suffit.» Greffiers mal informés Les travailleurs que nous avons abordés sur place affirment ne pas avoir eu écho de cet appel à la grève. «Nous n'avons pas connaissance de cette grève», affirment deux greffiers avant de préciser : «Quoi que ça m'étonne que les greffiers travaillant ici adhèrent à nouveau au mouvement vu que pour la première grève, ils avaient été fortement réprimés et n'ont pu tenir qu'une semaine.» Contacté par nos soins, un membre de la FNSJ a estimé que l'appel à la grève n'a peut-être pas bien circulé en ce premier jour vu que dans certains cas, «les communiqués n'ont été faxés à l'adresse des tribunaux qu'hier, (ndlr samedi)». «Nous avons des échos de certaines wilayas où les greffiers ont répondu à la grève et tenté de sortir des tribunaux», nous dit-il. Et de préciser : «Nous allons établir dans les prochaines heures le bilan de cette première journée, sachant que le mouvement ne sera plus intense qu'à partir de demain.» Il est à noter que la FNSJ, affiliée au Snapap, a appelé à cette grève de trois jours afin de «dénoncer la politique de la terreur qu'exerce le ministère de la Justice et exprimer leur solidarité avec les greffiers grévistes de la faim et ceux suspendus de leurs fonctions pour avoir revendiqué des droits de ce corps de la Fonction publique».