Triste sort que celui de l'entreprise de céramique de la Tafna, l'un des fleurons économiques de l'extrême ouest du pays. Si d'ici le 27 juin, la Banque extérieure d'Algérie n'honore pas ses engagements, l'usine fermera et mettra à la porte 500 travailleurs. La Certaf, ex-entreprise de céramique, vaisselle de l'Ouest, a fait l'objet de la 5ème résolution du Conseil national des participations de l'Etat (CNPE) du 3 juin 1997, portant décision de transfert de l'ensemble du patrimoine actif et passif de cette entreprise à la Banque extérieure d'Algérie (BEA). Or, et curieusement, depuis ce transfert, l'entreprise est toujours en attente de l'assainissement financier attendu. «Nous n'avons rien obtenu de cette banque, d'où la menace sérieuse de la faillite», a indiqué le représentant syndical. Les travailleurs dénoncent le transfert de 120 millions de dinars au nouveau propriétaire qu'est la banque. «Sinon comment expliquer que, malgré la dotation par le Trésor de deux tranches, dont a bénéficié la BEA, de 1 360 millions de DA et 1 040 millions de DA pour l'assainissement financier de notre entreprise, la situation est restée inchangée (pas d'effacement de découvert, pas de règlement de l'endettement, pas d'investissement demandé) ?», s'interrogent le syndicat, la direction générale et le comité de participation de l'entreprise. Ces derniers ont alerté toutes les instances du pays sur leur situation, mais en vain. Ce qui est étrange, c'est que le nouveau propriétaire, la BEA en l'occurrence, fait la sourde oreille. «Imaginez que le P-DG de cette banque refuse de nous accorder une audience et ce, malgré plusieurs demandes ; que devons-nous comprendre de cette attitude ? Non seulement notre entreprise, qui était florissante, a changé de main malgré nous, mais le nouveau propriétaire, qui nous ignore, n'a rien fait malgré les résolutions l'obligeant à investir, entre autres», s'inquiètent nos interlocuteurs. Si d'ici le 27 juin, la BEA ne réagira pas, les 5 00 travailleurs iront grossir le rang des chômeurs dans cette région frontalière.