- La wilaya de Souk Ahras est-elle concernée par le phénomène de désertification ? Si oui, à quel niveau ? Il n'y a pas de dunes qui se forment, pas de mouvement inquiétant de sable en provenance du Grand-Sud, ni même au niveau des frontières de Souk Ahras. Cela dit, nous sommes confrontés à l'érosion éolienne et hydrique du sol dans certaines communes, à l'instar de Terreguelt, Oued El Kabarit, Sidi Fredj et autres. Des terres à vocation agricole sont fragilisées par l'utilisation effrénée et sans respect des normes d'alternance, le faible taux de pluviométrie et l'absence de couverture forestière dans lesdites communes favorisent la précarité de la couverture forestière à moyen terme et sont susceptibles de paver le chemin devant une éventuelle avancée du désert dans un avenir lointain. C'est en partant de ce principe que plusieurs opérations de reboisement, la plantation d'arbres fruitiers, se poursuivent dans le cadre du quinquennat 2010/23014. La prévention s'impose même.
- Nous parlons souvent d'étages bioclimatiques et d'adaptation de la forêt par rapport aux besoins de chaque région, en agriculture notamment. Qu'en est-il à Souk Ahras ?
Il y a trois zones importantes à Souk Ahras, celle du Nord, la zone steppique et la zone médiane. A chacune ses spécificités et son degré d'adaptation aux aléas de la nature, mais dans tous les cas, nous préconisons à titre préventif la protection et le renforcement du patrimoine existant par le chêne-liège, le pin d'Alep, l'eucalyptus, le cyprès et l'olivier, notamment dans le Sud. Le travail de sensibilisation est un autre chapitre important de notre plan d'action, parce que, comme cité précédemment, plusieurs communes, à l'instar de Oued El Kabarit, Dreaâ, Sidi Fredj, naguère protégées par des espaces importants d'alpha dont le rôle protecteur n'est pas négligeable, ont disparu à cause des activités agropastorales non réglementées. S'agissant du secteur de l'agriculture, nous devons faire la part des choses et ne point miser sur la couverture forestière pour la booster, l'un ne peut gérer l'autre et chaque secteur a ses paramètres de fonctionnement.
- L'appauvrissement du sol est un autre phénomène ravageur. Est-il aussi grave que la désertification ?
Les affaissements, l'érosion du sol, les atteintes multiples aux terres fertiles et à la flore par des facteurs naturels ou à cause de leur utilisation maladroite des habitants des régions vulnérables, notamment les communes précitées, ne sont pas de nature de la désertification mais ils sont à même de favoriser une désertification avant les délais appréhendés. C'est pour cela qu'une importance capitale est accordée aux opérations multiples de correction torrentielle, de plantation, de peuplement des zones semi-arides. Oued El Kabarit a connu, à titre illustratif, rien que pour l'année 2011, une opération de reboisement sur une étendue de 20 hectares.