Nous interpellons les autorités judiciaires à rouvrir le dossier Matoub Lounès dans les plus brefs délais, sinon nous n'hésiterons pas à saisir les instances internationales avec un dossier clair et précis», lit-on dans la déclaration de la fondation Matoub Lounès rendue publique, hier. Le même document ajoute que la famille et la fondation qui porte le nom du Rebelle «ne comptent pas laisser faire cet assassinat dans une impunité totale». Les membres de ladite fondation affirment aussi avoir engagé une investigation internationale sur l'assassinat de Lounès. «Il y a une équipe d'experts français qui s'est déplacée à Tala Bounane, lieu de l'assassinat du Rebelle, pour la reconstitution des faits et qui a rendu ses conclusions», a indiqué Nordine Medrouh, membre de la fondation Matoub. «Deux inculpés ont été condamnés pour participation lors de la parodie de justice, à Tizi Ouzou. Rien n'a été entrepris pour aller vers la vérité. Ni l'étude balistique ni la reconstitution des faits, encore moins l'audition de témoins qui figurent sur la liste remise aux autorités judiciaires», a-t-il souligné. L'affaire Matoub Lounès avait été examinée dans une atmosphère tendue au tribunal criminel près la cour de justice de Tizi Ouzou. Les mis en cause, Malek Medjnoun et Abdelhakim Chenoui, avaient été condamnés à 12 ans de prison ferme, soit presque la durée de leur période de détention provisoire. Rappelons que lors du procès, l'audience avait été suspendue plusieurs fois. «La justice algérienne veut faire passer la mort de mon frère pour un simple fait divers», avait déclaré, à la fin du procès, Malika, la sœur du défunt. Par ailleurs, notons que le village de Taourirt Moussa, daïra de Beni Douala, dans la wilaya de Tizi Ouzou, s'est avéré, hier, trop exigu pour contenir les milliers de personnes venues se recueillir sur la tombe de Matoub Lounès, à l'occasion du 14e anniversaire de son assassinat. Ils sont venus de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Bordj Bou Arréridj, Alger et Sétif pour rendre un vibrant hommage à l'artiste. Les fans du Rebelle ont pris d'assaut aussi le lieu de l'exposition, l'école primaire du village, où l'on peut visiter des stands consacrés essentiellement à l'œuvre et au parcours de l'auteur de la célèbre chanson Aghouru (trahison).