La famille et la Fondation Matoub Lounès ne veulent décidément pas se laisser faire dans l'affaire de l'assassinat du Rebelle, un certain jeudi fatidique du 25 juin 1998. Une année après le procès de Malik Medjnoun et Abdelhakim Chenoui, pour complicité d'assassinat dans le même dossier, la famille du barde flingué a «célébré», hier lundi, le 14e anniversaire du crime de Tala Bounan, comme si ce procès n'avait pas eu lieu. C'était néanmoins prévisible du moment que le jour du procès, Malika Matoub, la sœur du Rebelle et présidente de la fondation qui porte son nom, avait prévenu que ni sa famille ni la Fondation n'allaient accepter les résultats de ce procès parce que l'autorité judiciaire qui a traité le dossier avait refusé de prendre en compte leurs doléances, à commencer par une étude balistique et la citation d'une cinquantaine de témoins, dont certains dirigeants et ex-dirigeants du RCD.Donc, c'est tout naturellement que Malika Matoub a saisi l'occasion de ce 14e anniversaire pour réclamer la réouverture du dossier de l'assassinat du poète, avec cette fois une nouveauté : une étude balistique a été faite sur sa demande et avec l'assistance de deux experts français. Malika Matoub qui a animé hier un point de presse. Taourirt Moussa, village natal de Lounès, a rendu publique une déclaration dans laquelle elle a annoncé avoir engagé «une investigation internationale» et fait part de ses conclusions. «L'attentat a été commis par des personnes parfaitement renseignées, entrainées et maîtrisant l'usage d'une arme d'assaut automatique. Ce qui leur a permis de concentrer leurs tirs sur leur cible ne blessant personne parmi les autres passagers», est-il indiqué dans le texte de la Fondation Matoub, qui précise qu' «aucune trajectoire avec la blessure à la tête de Lounès Matoub ne concorde. Ce qui est révélateur d'une exécution alors que ce dernier était à l'extérieur du véhicule dans la position allongé». Toute une suggestion. Sur la base de cette conclusion, la famille et la Fondation Matoub interpellent les autorités judiciaires dans le sens de la réouverture du dossier du crime commis contre le poète disparu, avec cette fois, une menace d'une saisine des instances internationales. «Nous interpellons les autorités judiciaires à rouvrir le dossier Matoub Lounès dans les plus brefs délais, sinon nous n'hésiterons pas à saisir les instances internationales avec un dossier clair et précis».