La double consécration de l'ES Sétif, la saison dernière sous la houlette du coach suisse, Alain Geiger, semble avoir conforté les présidents de club que l'apport du technicien étranger est gage de réussite. C'est ce qui explique, peut-être, la course entamée par plusieurs clubs dans leur quête d'entraîneurs venus d'«ailleurs». La JS Kabylie, à la recherche d'un entraîneur étranger depuis plusieurs semaines, est parvenue à convaincre l'Italien Enrico Fabbro de tenter une nouvelle expérience, après celle vécue avec le MC Alger. Le président Moh Chérif Hannachi s'est même empressé d'annoncer que son club se fixe, dès à présent, le titre comme objectif. L'USM Alger avait conclu, elle aussi, avec l'entraîneur argentin Miguel Gamondi, qui avait déjà fait un passage en Algérie, précisément au CR Belouizdad. Le Français Patrick Liewig, pour sa part, est sur le point de rejoindre le MC Alger, alors que le Suisse Guglielmo Arena a déjà pris les rênes du CRB. Ces techniciens ne seront vraisemblablement pas les seuls dans le championnat algérien, car des formations comme l'ES Sétif et le CS Constantine sont, également, à la recherche du même profil d'entraîneur. Cette ruée vers tout ce qui est étranger n'est pas forcément vu d'un bon œil par les coachs algériens, qui trouvent aujourd'hui de plus en plus de mal à se frayer une place dans les clubs de Ligue 1. Cela remet-il en cause leur formation ou encore leur compétence ? Pas du tout, assure avec insistance Toufik Korichi, responsable de la formation au sein de la direction technique nationale. Pourtant, la réalité est là : le technicien algérien n'a plus la cote dans son propre pays. Pour le nouveau président du club des entraîneurs, Mustapha Biskri, qui milite pour la réhabilitation de la fonction du technicien algérien, le problème du football national n'est nullement l'entraîneur local.