Contrairement aux précédentes années, ce 8 mars s'est caractérisé par une bonne préparation de la célébration de la Journée mondiale de la femme. Journées culturelles étalées sur plusieurs jours, foire, exposition des produits artisanaux et habillements traditionnels, conférences-débat sur les perspectives associatives des femmes animées par des personnalités nationales et locales féminines et manifestations artistiques diverses sont inscrites au programme de la direction de la culture, du Palais des arts et de la culture Mohamed Boudiaf, de l'artisanat et de la PME/PMI. Dans toute cette activité principalement concentrée sur la commune chef-lieu de wilaya, la femme rurale n'a pas été oubliée. Elle est représentée par son association Promotion et intégration de la femme rurale (APIFR) et par de nombreuses femmes chefs de microentreprises ou entreprises individuelles créées dans le cadre du dispositif mis en place par l'Angem. Plusieurs d'entre elles ont exposé leurs produits dans le grand hall du Palais de la culture et des arts. Ces produits reflètent on ne peut mieux l'objectif que s'est assigné l'APIFR. De ces objectifs, l'on retiendra l'insertion de la femme rurale et sa structuration dans des filières agricoles dans le cadre du développement rural, l'amélioration du revenu des ménages en milieu rural, la promotion et la valorisation des métiers ruraux spécifiques à la femme, l'insertion des jeunes femmes dans les programmes de développement de leur commune, l'implication de la femme dans la prise en charge des décisions relatives aux programmes locaux, stimuler l'intérêt de la femme rurale sur des stages de formation dans les filières qui lui sont spécifiques, telles que : l'apiculture, petit élevage, couture, broderie . « Dans notre pays, la femme en général et celle rurale en particulier est largement marginalisée, sinon livrée à elle-même. Plusieurs programmes locaux ou internationaux en sa faveur au niveau de nos institutions ne leur ont pas été utiles. D'où l'opportunité de la création de notre association qui œuvre dans ce sens », considère Mme Briki Nadjet, présidente de l'APIFR, ingénieur agronome de son état et cadre à la conservation forestière de Annaba. Des projets allant dans le sens de l'insertion de la femme rurale dans le monde du travail, l'APIFR en a planifiés beaucoup. Certains ont été entamés, d'autres sont en cours de concrétisation. C'est le cas de celui important à Mechta Bouatout (El Hadjar) avec une main-d'œuvre exclusivement féminine. Ce projet porte sur la confection des drapeaux et fanions nationaux, la formation de la femme rurale, l'autofinancement et la création de postes d'emploi. Sa concrétisation a été facilitée par l'APC d'El Hadjar qui a mis à la disposition des animatrices de ce projet un local en charpente métallique sur la base d'un cahier des charges pour sa gérance. Et pour peu que la wilaya débloque les 3,3 millions de dinars nécessaires à l'aménagement de l'atelier et l'acquisition des machines à coudre, ce projet permettra à quelque 570 familles de percevoir mensuellement un salaire. Des bureaux d'études d'agronomie, des microentreprises d'élevage de bovins et d'ovins et autres activités dans le secteur agronome tous gérés par des femmes ont été également créés. Les lourdeurs bureaucratiques et les difficultés rencontrées auprès des différentes banques pour l'obtention d'un crédit n'ont pas rebuté les femmes rurales. L'intervention de l'APIFR et le soutien qu'elle apporte régulièrement à toutes les démarches allant dans le sens de l'insertion de la femme rurale dans le monde du travail ont été déterminants. « Notre vocation est de soutenir la femme rurale qui doit participer à la promotion économique et sociale et s'intégrer dans le processus de développement », a précisé la présidente de cette association.