En cette journée du 8 mars, coïncidant avec la Journée mondiale de la femme, Mme Chalabia Mahdjoubia, présidente du Mouvement pour la jeunesse et la démocratie (MJD) et ex-membre du Conseil national de transition, livre son point de vue sur la situation de la femme en Algérie et les solutions préconisées pour améliorer le rôle de celle-ci dans la sphère politique. Quel est votre constat sur la situation de la femme en Algérie ? En dépit des acquis réalisés par la femme dans plusieurs domaines, elle reste loin de réaliser ses aspirations pour devenir un élément efficace dans la société. La femme est, certes, présente dans les écoles, les universités, les usines et les casernes. Elle s'est affirmée, également, en tant qu'ambassadrice, députée et ministre. Cependant, ces pas demeurent limités. Le nombre des femmes dans la diplomatie, le Parlement et le gouvernement est limité. La femme reste, aussi, exclue des postes de prise de décision. Quelles sont, selon vous, les raisons qui ont réduit la femme à un rôle presque marginal ? Cet état de fait négatif a plusieurs explications dont, notamment, la persistance de certaines lois qui consacrent l'inégalité entre l'homme et la femme. En outre, notre société a un réflexe négatif sur la participation de la femme dans la vie politique. Il y a aussi la résistance des traditions archaïques qui considèrent la femme comme inférieure à l'homme. Notre pays manque de lois qui facilitent et renforcent la participation de la femme. Il y a également un manque de solidarité entre les femmes pour soutenir des femmes candidates lors de différentes élections. Tous ces facteurs ont maintenu la femme dans un rôle accessoire. Quelles sont les solutions à même d'améliorer le rôle politique de la femme en Algérie ? Sur le plan politique, il faut instituer des lois pour renforcer la participation de la femme tout en s'éloignant définitivement du système des quotas. Les partis politiques démocrates, eux, doivent favoriser les femmes en tête de listes électorales. Pour le code de la famille, on estime qu'il y a une petite amélioration, mais ce n'est pas suffisant. Pour le volet social, les femmes parlementaires ont un grand rôle à jouer pour mettre fin à la violence contre les femmes. On préconise, aussi, la création d'un observatoire pour la femme et l'enfance et qui serait lié directement à la Présidence. Le programme de solidarité est insuffisant. Economiquement, il faut lutter contre la pauvreté qui guette essentiellement les femmes au foyer, les veuves et les divorcées. Il faut combattre les inégalités dans les salaires. Sans la prise en charge de ces aspects, c'est toute la cohésion sociale qui est en danger.