Dans le champ artistique, celui de la chanson arabe plus particulièrement, c'est incontestablement le début de la suprématie de la Libye. Après cheb Djilani et le succès planétaire de l'album Ouahechni (tu me manques), le pays du livre vert nous offre Aymen El Aather, un nom à retenir. C'est la nouvelle superstar de la chanson arabe. Il vient d'être désigné, lundi passé, superstar par plus d'un million de téléspectateurs de la chaîne libanaise Future TV. Ce jeune, de 23 ans à peine, est devenu depuis plus d'une vingtaine de semaines, la coqueluche des jeunes du monde arabe. Pourtant, sa consécration, il ne l'a obtenue qu'après une rude épreuve, où pas moins de dix-sept concurrents étaient, depuis mars 2004, bien partis pour le sacre final de la « Superstar 2 ». Parmi les favoris, quatre Libanais, quatre Syriens et trois Egyptiens. Aymen était un outsider ; un jeune timide, très présent sur scène, d'une voix lui permettant de réussir dans les styles de la musique arabe, et surtout d'un look très différent. Du gel à volonté dans les cheveux redressés, lui donnant l'image d'un jeune rocker mal coiffé. Un look, à la Patxi, la toute nouvelle star de la chanson française, qui a séduit plus d'un, et plus d'une bien sûr. Pourtant, côté participants, les voix, ça ne manquait pas ; Ranim, enfant du Nil et issu d'une famille d'artistes, Houssam, Syrien et enseignant de musique, Ammar, Palestinien et étudiant des arts modernes, Brigitte, Libanaise de 16 ans et dont le père n'est autre que M.Yaghi, le célèbre compositeur. La « Superstar 2 » a permis, en outre, à plus de 50 000 jeunes de tenter leur chance devant un jury composé d'un trio connaisseur dont les noms ne sont autres que Abdellah El Koud, principal compositeur des chansons venant des pays du Golfe, Fadia Tanab El Hadj, la célèbre musicologue et l'une des rares spécialistes internationaux de la voix et qui vit actuellement aux Etats-Unis d'Amérique ainsi que Ilias Rahbani, dont le nom veut tout dire. La « Superstar » a été présente dans sept pays arabes ainsi que, pour une première, à Paris pour permettre aux jeunes Arabes émigrés de participer à l'une des plus grandes émissions du monde. En effet, cette émission fait partie du programme officiel qui comprend 260 émissions de la chaîne américaine Fremantle Média présente à travers 39 pays. Ce groupe international a décidé d'initier une émission qui regroupe les superstars de différents pays. L'an dernier, un certain 31 décembre 2003, onze concurrents ont participé, dans le même cadre, à une finale pour désigner « the world idol ». Kurt Nilson un jeune Norvégien de 20 ans a gagné le concours, grâce au vote des téléspectateurs des différents coins du globe, alors que la représentante et superstar (la première) des pays arabes, la Jordanienne Diana Karazone, a été classée à la neuvième place. Pour cette année, 21 concurrents prendront part à la phase finale, dont le représentant Français de l'émission « La nouvelle star », présentée cette année par la chaîne M6. L'an passé, un Algérien, Houari Chouiref, s'est distingué dans l'émission « Superstar » de Future TV. Classé neuvième à l'issue du vote des téléspectateurs, le jeune Oranais a pu laisser une bonne impression auprès du grand public. « Superstar » a permis aux quatre premiers du concours (une Jordanienne, une Syrienne, un Libanais et un Emirati) de signer leurs premiers albums chez Virgin. Une autre chaîne libanaise, LBC, programme « Star academy » au profit des jeunes arabes. Sur le plan artistique, le pays des Rahbani et de Fairouz prend un pas sur les autres pays arabes. Les jeunes Algériens sont attirés par les deux émissions, « Superstar » et « Star academy ». Pour eux, « Alhane oua chabab », qui a permis de découvrir beaucoup de talents, n'est qu'un souvenir lointain. Comme quoi, on achève bien les produits nationaux...