La société des Entrepôts frigorifiques de la Méditerranée (Frigomedit) a été créée par le Conseil des participations de l'Etat en mars 2010, en vue de développer les capacités publiques de stockage des produits agricoles frais et de la viande rouge. Son PDG, Djahid Abdelouahab Zefizef, nous parle des objectifs assignés à cette entité et des programmes qu'elle entend lancer pour réguler le marché des viandes et des produits agricoles de large consommation. -Frigomedit a été récemment créée dans le cadre de la restructuration de la filière viande rouge. A quel objectif répond précisément cette restructuration ? Depuis 2010, a travers un business plan présenté par la SGP Proda, les pouvoirs publics ont décidé de restructurer le portefeuille en créant deux entreprises issues de la restructuration de Sotracov, à savoir l'Algérienne des viandes rouges (Alvial), qui s'occupe de la viande rouge en amont et en aval, et la société des Entrepôts frigorifiques de la Méditerranée (Frigomedit) qui a pour objectif de participer à la régulation du marché et du commerce de manière générale. Des produits agricoles de large consommation ont été recensés et un dispositif a été créé, par la suite, visant l'absorption de toutes les surproductions durant les périodes de collecte afin de les injecter sur le marché durant les périodes de pénurie. C'est donc pour réguler le marché de façon permanente et permettre aux producteurs d'écouler leurs marchandises et de rester dans la dynamique de production que cette entreprise a été créée. -Qu'en est-il de la filière viande ? Il faut savoir d'abord que cette filière n'a jamais été monopolisée, même au temps où le monopole étatique était à son apogée. C'est une filière qui n'a pas connu une évolution qualitative en raison de l'absence d'investissements. En 2008, un business plan a été élaboré pour cette filière qui a décidé de créer trois complexes régionaux d'abattage situés dans les trois pôles de production, à savoir Boukteb (El Bayadh), Hassi Bahbah (Djelfa) et Aïn M'lila. Deux sont en cours de construction et le troisième le sera prochainement. Ces abattoirs ont pour objectif de fédérer les éleveurs autour de structures pour inciter les gens à investir dans le domaine, avec un volume attendu de 50 000 tonnes par an sur une offre globale de 380 000 tonnes de viandes. -La production est-elle suffisante aujourd'hui ? Bien entendu. Il y a quand même 22 millions de têtes d'ovins. Mais le problème se pose en termes de canalisation de ce cheptel. -Le problème ne se pose-t-il pas en matière de stockage ? Il y a un programme pour la construction de trois centrales viandes et un autre pour la réhabilitation de deux autres qui existent déjà à Skikda et Mostaganem, ainsi que le grand complexe froid mitoyen à l'abattoir d'El Harrach. L'objectif essentiel de Frigomedit est d'arriver à mobiliser, en 2015, à l'issue de la réalisation du programme de développement 2010-2014, une capacité d'un million de mètres cubes en combinant à la fois le froid positif et le froid négatif. -Tous ces programmes auront-ils, au final, un impact sur le prix de la viande, jugé aujourd'hui trop élevé ? C'est sûr. Je vous le répète, le marché des viandes a été toujours libre. Seulement, toutes ces infrastructures vont permettre de réguler la filière. -Qu'avez-vous prévu pour le mois de Ramadhan ? Le Ramadhan, pour nous, est une opération purement commerciale et nous nous y inscrivons comme n'importe quel autre opérateur économique. Nous essayons d'améliorer les dispositifs par rapport aux années précédentes. Nous recensons chaque année un réseau de 200 franchisés entre grossistes, demi-grossistes et détaillants répartis sur trois pôles (Est, Ouest et Centre). Je peux vous affirmer que nous allons contribuer de manière très active à faire une offre conséquente et participer à la stabilisation des prix sur le marché. Quant aux prix, ils oscillent entre 450 et 550 le kilo, selon la partie.