Dix jours après la grande marche à laquelle ont pris part des milliers d'entre eux, les gardes communaux vont encore une fois marcher demain sur Alger. C'est ce que nous a confirmé, hier au téléphone, Lahlou Aliouat, délégué national et représentant de la wilaya de Bouira, en précisant que les délégations des 48 wilayas du pays ont rejoint la wilaya de Blida, point du départ de cette marche. Pour rappel, le 9 juillet dernier, la corporation avait fait une démonstration de force extraordinaire en mobilisant près de 25 000 éléments, selon les organisateurs, réussissant à marcher malgré le dispositif sécuritaire mis en place. «Ce mouvement de protestation est le dernier recours», précise M. Lahlou qui souligne qu'une délégation nationale de la garde communale s'est rendue, hier, au siège de la Ligue nationale des droits de l'homme à Alger, au sujet de l'affaire de Lasfar Saïd, leur collègue décédé jeudi dernier dans un hôpital de Khemis Miliana, dans la wilaya de Aïn Defla, après la marche du 9 juillet dernier. L'affaire des gardes poursuivis en justice était également à l'ordre du jour. Pour rappel, une quarantaine de gardes communaux, arrêtés par les forces de sécurité au cours de la marche du 9 juillet, vont comparaître, le 24 octobre prochain, devant le tribunal de Bir Mourad Raïs à Alger. Les mis en cause sont accusés d'«attroupement sur l'autoroute et outrage à corps constitué», lit-on dans une convocation du tribunal dont nous détenons une copie. Les membres de la Coordination nationale de ce corps de sécurité dénoncent également «les pressions que le ministère de l'Intérieur ne cesse de multiplier et dont la dernière est le blocage des salaires des gardes communaux ayant rejoint le sit-in el karama (dignité) de Blida. 900 gardes communaux travaillant à la wilaya d'Alger et des centaines dans les wilayas de Blida et de Boumerdès n'ont pas encore perçu leur salaire du mois dernier», dénonce Chaïb Hakim, coordinateur national, contacté hier par El Watan. Ce dernier a précisé, par ailleurs, que plusieurs postes d'observation (PO) à travers le pays ont été désertés. «Des gardes communaux ont même refusé, en signe de solidarité avec la famille de Lasfar Saïd, de participer à des opérations de ratissage dans plusieurs wilayas», a-t-il dit. Ces éléments ont remis les armes au niveau de leurs détachements respectifs, et ce, pour rejoindre le sit-in de Blida et prendre part également à la grande marche de demain, ajoute de son côté M. Lahlou.