Musée A-t-on idée d'aller trouver un musée dans l'enceinte d'un établissement scolaire ? C'est l'agréable surprise qui nous a été servie lors d'une visite à Ath Yenni dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'école primaire Ounnas du village d'Ath Larbaâ a été notre destination pour découvrir ce petit joyau niché dans une salle de cours spécialement affectée. La première impression que nous avons eu à l'entrée de l'école, c'est la propreté des lieux. Une cour ceinturée de massifs de fleurs et égayée d'un potager. Au mur d'enceinte, trône une fontaine construite avec goût. Sous son abri de tuiles romaines, ses concepteurs ont placé un robinet qui a appartenu aux sapeurs-pompiers des années 1920. Un établissement qui affiche autant de calme, de netteté et de sérénité ne pouvait renfermer qu'un petit secret. Grande a été notre surprise, lorsque Sadeg le directeur pionnier, actuellement à la retraite, nous ouvrit la porte du musée. Visite guidée dans le passé. A la gorge nouée par la nostalgie du temps qui passe, le visiteur sera accueilli par l'odeur des encriers du siècle dernier. Des espaces bien achalandés reconstituent la vie scolaire des générations passées. Des cahiers de classe, des carnets scolaires, des cahiers de roulement ayant appartenu à des élèves des années 1940 et 1950. La vie des aînés et des ancêtres n'est pas oubliée : les jeux et les jouets, les ustensiles de cuisines de nos arrière-grand-mères ainsi que les objets, les instruments des artisans et des cultivateurs de l'époque. Les témoignages unanimes des jeunes habitants de la commune a conforté notre appréciation. Derrière cette merveille pédagogique, l'observateur devine la main d'un passionné et d'un militant de la pédagogie active. Celle qui met les élèves au contact de la vie et du concret. Les enseignants de cette école, à leur tête M. Kerfi, le directeur actuel, se donnent un point d'honneur à entretenir cette mémoire en affichant mille et un soins à la bonne tenue de l'école et du musée. Il n'est pas étonnant que le graffitis sur les murs, les bouts de papier par terre, les dégradations du mobilier, les actes de violence même mineurs soient inconnus des élèves. Leurs éducateurs donnent l'exemple au quotidien : ils aiment leur école. Atelier A la clôture de la semaine - hommage consacré au grand intellectuel Mouloud Mammeri, les animateurs de l'association Thalwith (la paix en français) ont retenu l'idée de la mise en place - au sein de l'espace culturel de Taourirt Mimoun - d'un atelier d'écriture au bénéfice des collégiens et des lycéens de la commune. Des enseignants en activité et à la retraite se sont portés volontaires pour contribuer à l'essor de cette initiative. L'intérêt suscité par la chose trouve son origine dans l'objectif assigné à cet atelier : mettre à la disposition des élèves l'œuvre romanesque de Da L'mouloud et par extension celles du patrimoine littéraire algérien. L'inédit - et l'attrait - se retrouve dans la volonté d'adapter au public scolaire des romans inaccessibles pour leur niveau. Nul doute que le défi est passionnant pour les pédagogues dévoués.