Le problème de la surcharge pour les nouveaux bacheliers se pose avec acuité cette année. Le manque d'infrastructures et surtout d'encadrement pourrait compromettre le cursus de ces étudiants qui arrivent déjà à la fac avec des carences, comme en témoignent les enseignants. L'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediène de Bab Ezzouar (USTHB), l'un des plus importants pôles universitaires, souffrira encore cette année avec l'arrivée des nouveaux inscrits. «Nous avons établi une prévision de 4000 nouveaux bacheliers. Nous en avons reçu plus de 7500», déclare M. Boudela, conseiller du recteur de l'USTHB. Ainsi, le nombre d'étudiants augmente d'année en année et les capacités d'accueil restent les mêmes, notamment au niveau de la capitale. L'université de Bab Ezzouar est conçue pour accueillir 8000 étudiants ; à la prochaine rentrée universitaire, cet établissement en accueillera 32 000. L'université d'Alger II (Bouzaréah), ne déroge pas à la règle. Constituée de deux facultés (sciences humaines et sociales et langues) ainsi que d'un institut d'archéologie, elle sera confrontée à d'énormes problèmes d'ordre pédagogique. A titre d'exemple, le département d'anglais, dont la capacité d'accueil pour les nouveaux bacheliers est de 150 étudiants, va en recevoir 850 étudiants à la prochaine rentrée universitaire. Classes pleines à craquer Selon le docteur Filali, vice-doyenne chargée de la pédagogie au niveau de ce département, c'est l'encadrement qui fait défaut : «Le département d'anglais compte 45 enseignants.» Au niveau des départements de français et d'allemand, elle relève le manque de structures. Ainsi, pour la faculté de langues, les responsables de l'université d'Alger II ont effectué une demande de 1500 nouveaux bacheliers, mais le nombre d'étudiants affectés par le ministère de l'Enseignement supérieur atteint 3600. Les données du terrain sont complètement ignorées par le ministère de l'Enseignement supérieur, qui déclare que les inscriptions se sont déroulées dans de bonnes conditions. Pour le cas de la faculté des sciences humaines et sociales qui va recevoir 1800 étudiants, «le problème ne se pose pas pour l'encadrement, mais pour les structures d'accueil», indique Mme Filali. Il convient de rappeler que dans le cadre du système LMD adopté par l'université algérienne, le nombre d'étudiants par groupe ne doit pas dépasser 30. Mais les chiffres avancés par les deux responsables de l'université d'Alger II et de l'USTHB laissent entendre que la réalité du terrain est très loin des normes du système LMD, qui demande beaucoup de moyens (humains et matériels) pour assurer un bon suivi.
Les inscriptions achevées à 97% D'après Mustapha Haouchine, directeur de la formation supérieure graduée au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, 97% de nouveaux bacheliers ont effectué leurs inscriptions définitives à travers le territoire national. Les 3% restants pourront le faire en septembre prochain. 86,29% des inscrits ont opté pour le système LMD et 5,45% d'entre eux ont été orientés vers les pôles d'excellence à inscription nationale, a indiqué le responsable. 4,43% des nouveaux bacheliers ont choisi l'ancien système qui se limite à présent à quelques filières des sciences médicales. Pour ce qui est des recours, M. Haouchine a affirmé qu'ils concernent les étudiants qui n'ont obtenu aucun des dix choix portés sur leur fiche de vœux ; il rappelle que ces derniers ont été orientés en fonction des propositions qui correspondent aux conditions d'inscription, sans pour autant préciser le nombre de recours introduits.