L'Algérie réclame officiellement la restitution, par la France, du canon Baba Merzoug, exposé au port de Brest depuis près de 180 ans. C'est tout du moins ce qu'annonce le site internet du quotidien français Ouest-France, dans son édition d'hier. «Une demande officielle des autorités algériennes pour le faire revenir à Alger a été déposée au Quai d'Orsay début juillet», a ainsi indiqué à Ouest-France une conseillère du cabinet de Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense. «L'instruction du dossier devrait prendre plusieurs semaines», est-il précisé. Les officiels algériens n'ont toutefois pas encore confirmé ou infirmé cette information. Cette demande représenterait la première démarche officielle de restitution de Baba Merzoug, rebaptisé «La Consulaire» par les Français. Deux associations algériennes, dont la Fondation Casbah, avaient, à maintes reprises, plaidé pour son retour au pays en introduisant des demandes auprès des autorités concernées. En vain, puisque ces requêtes avaient officiellement été éconduites par la France. Et les chances de voir cette demande trouver un écho favorable ne semblent pas garanties, estime le journal français. «Malgré cette demande officielle, le retour du canon en Algérie est loin d'être acté : l'Amirauté est très attachée à ce canon, qui fait partie désormais de l'histoire de la Marine nationale, a prévenu le ministère de la Défense français.» Le sort du canon est examiné en ce moment par le ministre des Affaires étrangères, conclut Ouest-France. Le canon Baba Merzoug, pièce d'artillerie de 6,25 mètres et de 12 tonnes, capable de tirer à 4,8 km, a été conçu de 1536 à 1542 à la fonderie Dar Ennahas à Alger. Le canon avait été, suite à la prise d'Alger par l'amiral Guy Duperré, emmené en France comme trophée de guerre. Transformé en colonne, il a été érigé au milieu de l'arsenal de Brest en 1833 et y trône depuis. Un coq, une patte tenant un globe terrestre, est par la suite venu orner le sommet du canon, «symbole de la puissance impériale d'alors», est-il précisé.