La rupture d'une canalisation d'eaux usées a créé un «oued» traversant tout le hameau sur plus de 150 mètres. Les habitants du lieudit «Douar el Maroc», bidonville situé dans la commune d'Es Senia, à proximité du village d'Aïn el Beida, vivent depuis une année un véritable calvaire. La rupture d'une canalisation d'eaux usées a créé un «oued» traversant tout le hameau sur plus de 150 mètres. Cette situation qui perdure est due, selon les habitants, à un problème technique. «Les canalisations installées sont sous-dimensionnées, elles se sont bouchées et ont fini par céder». Les habitants ont aussi exprimé leur ras-le-bol vis-à-vis des autorités locales. «Notre délégué communal nous avait promis de régler le problème et ça dure depuis un an, s'il est incapable de faire son boulot, qu'il laisse la place à quelqu'un d'autre». L'élu mis en cause que nous avons tenté de rencontrer n'a malheureusement pu être joint. Pourtant, la responsabilité de cette catastrophe sanitaire et écologique n'incombe pas seulement aux pouvoirs publics, selon un expert en hydraulique que nous avons contacté. «Les habitants ont construit leurs baraques sur le trajet de la canalisation, rendant toute intervention impossible», dira-t-il.Les risques en matière de santé publique engendrés par cet égout à ciel ouvert sont en outre très importants. Des maladies respiratoires commencent d'ailleurs à se propager parmi les habitants. L'apparition de maladies infectieuses très graves est aussi largement favorisée par les bactéries, parasites en tous genres dont regorgent les eaux usées. Tout cela, couplé aux déchets entreposés et brûlés juste à proximité ainsi qu'aux animaux qui fréquentent constamment les lieux, crée une situation très dangereuse pour les riverains. Entre-temps, les gens se débrouillent comme ils peuvent, la vie reprend ses droits et des petits ponts en bois ont été aménagés pour pouvoir traverser l'«oued». La situation cependant reste critique et témoigne de la dure réalité de ces populations entassées dans des bidonvilles insalubres dispersés tout autour de la deuxième ville du pays.