Dans quelques jours seulement, soit le 21 juin, l'été aura «pris» la relève du printemps, pour 3 mois durant, même si chez nous il «campe» un peu plus que le trimestre qui lui est réparti. Déjà, il commence à faire chaud et c'est le moment propice pour les bestioles, à l'instar des moustiques, des mouches, et les autres organismes microscopiques nocifs de faire leur apparition. Durant l'été, ce sont bien évidemment les maladies à transmission hydrique (MTH), entre autres, qui font leur apparition. Dans la wilaya de Béjaïa, à l'instar des autres wilayas du pays, les facteurs favorisant l'apparition de ces maladies sont malheureusement multiples, et le comble, c'est qu'ils ne sont pas jugulés afin de protéger la santé publique. Dans les agglomérations, dans le milieu rural, les MTH sont potentiellement présentes. Dans les villes, les immeubles disposent, comme il est connu, de caves sanitaires. Ces caves, qui ne sont pas curées, se trouvent gorgées d'eaux usées, constituant de ce fait le nid de toutes les maladies à transmission hydrique. A Akbou (60 km de Béjaïa), pour ne citer que cette ville, dans la cité Cnep d'Arafou ou au quartier Sidi Ali sur les hauteurs de la ville, les caves représentent une menace réelle pour la vie des résidants, surtout les enfants qui jouent à proximité sans se rendre compte du danger qui les guette. C'est pratiquement l'été, et ces cités sont toujours dans cette situation inquiétante. En plus de ces caves, il y a le réseau d'assainissement qui est mal aménagé dans ces cités. Les eaux usées dégoulinent des conduites des étages supérieurs pour finir dans des flaques nauséabondes plus bas, dans des tas de roseaux et de mauvaises herbes donnant l'aspect de cités chaotiques. Les habitants ont maintes fois exprimé leurs craintes vis-à-vis de cette situation sans pour autant trouver une oreille attentive. Les populations en milieu rural beaucoup plus exposées aux MTH Le milieu rural est loin de connaître la paix avec les risques des MTH. Des hameaux entiers et même des endroits de quelques villages sont dépourvus de réseau d'évacuation des eaux usées. Les eaux des ménages dans ces cas-là sont évacuées vers des fosses septiques d'où émanent des odeurs pestilentielles et tournoient mille et une bestioles prêtes à réinjecter toutes les impuretés qu'elles ont sucées dans les corps des humains. Toutefois, il n'est pas rare de constater l'éclatement des buses dans une localité ou autre pour voir sourdre les eaux usées et ce pendant des jours, sans qu'aucune autorité daigne réparer ces «gisements» de MTH. Ce qui par-dessus tout constitue un danger imminent, c'est la cross connexion entre le réseau d'eau potable et celui des eaux usées. Cette interaction aura des répercussions catastrophiques sur la population. La proximité des puits des réseaux d'évacuation est aussi dangereuse. Malheureusement dans le milieu rural, beaucoup de ménages paysans boivent de l'eau de ces puits, sans aucun traitement. Les différents services communaux d'hygiène ne cessent d'instruire les propriétaires des puits, afin qu'ils bénéficient de briques poreuses et autres procédés de traitement des puits, dans le souci de leur éviter justement les MTH, qui peuvent dans certains cas s'avérer mortelles. A quand la désinsectisation des oueds et des foyers d'insectes ? Aux fosses septiques, aux caves sanitaires non curées et aux réseaux d'évacuation des eaux usées défectueux s'ajoutent les eaux polluées des oueds que compte la wilaya de Béjaïa. En effet, de l'oued Amarigh à l'oued Soummam en passant par oued Sahel pour ne citer que ces grandes rivières, les eaux qui y ruissellent sont polluées et usées. Car toutes les eaux des usines activant dans les zones d'activité, et les eaux des ménages finissent dans ces cours d'eau. Ce qui fait le lit de tous les insectes nuisibles et des êtres microscopiques (microbes, bactéries, virus, etc.) lesquels sont considérés comme étant des agents de transmission par excellence des MTH. Dans ces rivières, des nuées de moustiques et de mouches se forment et envahissent chaque jour les agglomérations avoisinantes, ce qui fait souffrir énormément les populations, notamment les gens vulnérables comme les enfants, les personnes malades et celles qui sont âgées. Ces bestioles coûtent cher aux ménages, qui sont contraints de débourser parfois beaucoup d'argent afin de chasser de chez eux ces insectes indésirables. Toutefois, ce qui est déplorable, c'est que la désinsectisation des oueds et des foyers d'insectes n'est toujours pas à l'ordre du jour. Malgré tous les moyens dont dispose l'Etat, aucune campagne de désinfection et de désinsectisation n'est enregistrée dans la wilaya de Béjaïa. Par conséquent, la menace des maladies et même d'épidémies plane toujours en été. La consommation d'une eau potable infectée a des conséquences graves sur la santé publique et pourrait déclencher des épidémies aux conséquences graves.