Les camps 1, 2, 4, 7, 8, 9 et 11, situés dans la zone industrielle à Arzew, semblent comme figés dans le temps, vu la stagnation que connaît le développement de ces camps, un constat amer pour les habitants qui sont ainsi indignés par le manque flagrant d'infrastructures, telles que l'absence de routes dignes de ce nom, l'inexistence d'éclairage public et l'indisponibilité d'un réseau de gaz. Sur le plan prestataire, les choses sont plus graves encore, avec le manque de structures sanitaires, absence d'aires de détente, ainsi que l'indisponibilité de médecins et de pharmaciens. Ces villages, relevant de la Sonatrach et se trouvant à Arzew, sont considérés parmi les zones les plus peuplées de la région et malgré cela, leurs habitants doivent subir, au quotidien, les nuisances dues à la précarité de leurs habitations qui sont des maisons préfabriquées dont la durée de vie est de 10 ans et les matériaux de construction, faits à base d'amiante, un produit toxique extrêmement dangereux pour la santé. Ces maisons existent depuis 1980 et n'ont été ni détruites, ni remplacées. C'est dire combien est grand le danger encouru par tous les habitants, en demeurant dans des maisons préfabriquées dont la validité a expiré depuis plus de 20 ans. Même les actes de propriété de ces constructions en préfabriqué leur sont refusés Les habitants de ces camps se sont aussi plaints de la non régularisation foncière de leurs demeures, ce qui les empêche de revendre ou d'aménager leurs habitations. Certains parents ont aussi soulevé le problème de leurs enfants, atteints de maladies respiratoires ou d'allergies aigues. En effet, ils sont obligés de les garder dans ces maisons et les voir ainsi souffrir, car rien n'est en leur pouvoir. Pour rappel, l'actuel wali, lors de sa première visite dans la région d'Aïn El Bya, avait décidé de former une commission, composée de représentants de la wilaya et de la Sonatrach et ce, pour trouver un compromis, concernant la question des actes de propriété. Seulement la précarité de leurs logements est tellement palpable que les habitants ne peuvent plus attendre et demandent incessamment une solution à leur misère. Sur un autre registre, l'état des réseaux d'assainissement et d'amené en eau potable, sont complètement détériorés et n'ont subi aucune restauration, depuis leur installation et par conséquent, les éclatements des canalisations sont récurrents et causent régulièrement des catastrophes. Selon les témoignages de certains riverains, les services concernés coupent l'eau du robinet, pendant plusieurs semaines, vu les nombreuses infiltrations des eaux usées. De plus, il se trouve que la majorité des fosses septiques se trouvent à proximité des habitations et leur refoulement cause de grands désagréments aux résidants, ceci sans parler des odeurs nauséabondes qui se dégagent, attirant ainsi toute sorte d'insectes nuisibles et porteurs de maladies infectieuses, très dangereuses pour la santé publique. Dans ce même contexte, le président de l'association de la solidarité «3ème millénaire», établie au niveau du camp 11, indiquera que les réseaux sont très altérés et font souvent l'objet de pannes. A titre d'exemple, l'une des canalisations a éclaté depuis plus de 6 mois, à proximité d'une école primaire et malgré le fait d'avoir avisé les services de la SEOR, elle n'a toujours pas été réparée. Des routes non bitumées et un éclairage public quasi inexistant Face à l'état détérioré des routes menant à ces camps, de nombreux habitants ont indiqué que la situation les pénalisait énormément, vu le nombre élevé de nids de poules, jonchant les artères et se transformant en de gigantesques flaques d'eau, dès la moindre goutte de pluie, chose qui paralyse leurs déplacements. D'ailleurs, beaucoup s'interrogent à propos de la lenteur, mise par les autorités locales, dans le lancement du bitumage des routes et surtout que la région n'a bénéficié d'aucune opération du genre depuis plusieurs années. Un habitant du camp 7 s'interrogera aussi sur l'absence de gaz de ville dans leurs foyers, alors que la région est une zone industrielle et le gaz se fait exporter, un vrai paradoxe. Les habitants de la zone sont donc obligés d'aller jusqu'aux régions voisines, telles que Béthioua ou Aïn El Bya, pour se ravitailler en gaz butane. Celui du camp 4 ajoutera que la majorité des villages de la Sonatrach étaient dépourvus d'éclairage public et les ruelles, donc très dangereuses de nuit, vu les agressions et les vols. De plus, le réseau d'électricité est tellement défectueux que les coupures de courants sont devenues monnaie courante dans cette région. D'autres citoyens se sont plaints des coupures incessantes du courant électrique, notamment lors des chutes de pluie. Ces derniers insisteront sur la nécessité donc de renouveler le réseau électrique qui n'est pas du tout sécurisé et risque d'engendrer ainsi des accidents d'électrocution et même de graves incendies, vu que leurs habitations sont fabriquées en bois. Par ailleurs et devant l'absence d'une salle de soins dans ces villages, les habitants se trouvent contraints de se déplacer vers les autres communes, telles que Aïn El Bya et Béthioua, pour se soigner, selon les affirmations d'un citoyen du village n°7 qui dira: «De nombreux citoyens sont atteints de maladies respiratoires ou allergiques, vu les gaz toxiques, quotidiennement dégagées par les cheminées de la zone industrielle près de laquelle nous habitons, et en l'absence d'une salle de soins, d'un médecin ou même d'une pharmacie, les habitants sont donc obligés de se déplacer pour effectuer des soins ou se procurer des médicaments, ce qui est très contraignant. Nous demandons donc à ce que les infrastructures nécessaires soient réalisées dans la région, et ce, afin de prendre en charge les malades et de leur éviter la peine de se déplacer dans les autres communes.» Les citoyens, habitant ces villages de la SONATRACH ont également soulevé l'inexistence d'un bureau de poste dans la région et se disent ainsi obligés de se déplacer, dans les localités voisines, pour encaisser leur argent ou effectuer la moindre opération, se faisant au niveau d'un bureau de poste, selon un habitant du village n°11. Cette situation les pousse à attendre, durant de longues heures, dans les bureaux de poste voisins, et ce, afin de percevoir leurs salaires, ce qui cause une rupture des chèques secours ou un manque de liquidité.Les habitants se plaignent de l'absence d'une mosquée dans la région et se trouvent donc contraints à aller dans les mosquées des communes voisines, ce qui est très pénible pour eux, surtout lorsqu'il s'agit de la prière des Taraouih ou celle du vendredi, vu le manque de transport. «Nous avons soulevé ce problème à plusieurs reprises, mais aucune réponse ne nous a été donnée, par les autorités responsables», nous dira Sid Ahmed, un habitant du camp 7. Une catastrophe environnementale menace les élèves du village
Par ailleurs, les habitants de ces villages de la Sonatrach sont exposés aux maladies contagieuses et infectieuses, vu l'état désastreux dans lequel se trouve l'oued, passant entre les villages 7 et 11. En effet, ces derniers sont menacés d'une vraie catastrophe environnementale, vu les canalisations des eaux usées qui déversent directement dans cet oued.Le problème menace beaucoup plus les écoliers qui passent quotidiennement, à proximité de cet oued, pour se rendre à l'école primaire ou au CEM, selon les déclarations des habitants. Ce dernier se remplit en hiver et déborde sur les terres l'entourant. En été, c'est au tour des mauvaises odeurs et des insectes nuisibles. «Nous demandons aux autorités de multiplier leurs efforts et trouver solution à ce problème, dans les plus brefs délais, et ce, afin de nous éviter le pire», diront plusieurs citoyens. L'absence de moyens de sécurité et de prévention contre les incendies menace du pire
Les villages de la Sonatrach ont enregistré de nombreux incendies, ayant touché plusieurs habitations et infrastructures, appartenant à la Sonatrach et ayant causé d'énormes dégâts matériels et humains.Un citoyen du village n°7 dira à ce propos: «Nous nous sommes réveillés, il y a un mois, sur les faits d'un grave incendie qui s'était déclaré au niveau de deux habitations abandonnées et vu l'absence d'extincteurs et de bouches d'incendie, nous avons dû attendre l'intervention des agents de la protection civile. Et en l'absence de ces moyens de secours, nous courons un réel danger.» Rappelons que la région a déjà enregistré des accidents similaires et dont le plus important est celui qui s'est déclenché, il y a deux ans, au niveau de l'institut de perfectionnement, dans le camp 6. En effet, le sinistre a fait trois morts et détruit 115 chambres, une salle d'archives, une salle de sport, une bibliothèque, deux locaux, ainsi que trois salles de cours au niveau des constructions préfabriquées. Ajouter à cela, l'incendie qui s'est déclenché dans le restaurant central, relevant de la Sonatrach et situé dans le camp 5, ce qui a d'ailleurs créé un état d'alerte. En effet, ce dernier s'était produit vers 23h40 et les agents de la protection civile n'étaient arrivés qu'après plusieurs heures, ce qui a causé la destruction d'environ 1.700 m2 du restaurant. Ces dégâts auraient pu être évités, si la région avait disposé de moyens, servant à lutter contre les incendies, tels les extincteurs, en attendant l'arrivée de la protection civile.