Les équipements électriques des stations de pompage se détériorent rapidement et ne sont pas réparés dans les délais. Dans la ville d'Azazga, un chef-lieu de daïra de plus de 35 000 habitants, et surtout dans les villages de la commune, la population souffre le martyre des coupures récurrentes d'eau potable et qui durent plusieurs jours. La cause, si ce n'est pas une panne à la station de pompage, c'est l'interruption de l'alimentation en énergie électrique, tel que le délestage auquel les services de la Sonelgaz sont souvent contraints de recourir aux moments des surconsommations des clients de cette énergie. Au village Tinkicht, à 3 kilomètres du chef-lieu de la commune, les villageois n'ont pas d'autres choix que de remettre en service par volontariat les puits et les fontaines traditionnelles pour subvenir à leurs besoins en eau en cette période de forte canicule avec laquelle a coïncidé le mois de Ramadhan. Comme en des moments où la solidarité doit s'imposer d'elle-même, les villageois possédant des puits ou des fontaines à fort débit d'eau n'ont pas hésité à partager ce liquide vital avec leurs concitoyens. «Les citoyens n'arrivent pas à comprendre le fait que les services de l'Etat (l'Algérienne des Eaux et la direction de Hydraulique) ne peuvent pas acheter une pompe fiable ou un transformateur à même d'éviter les arrêts de pompage. Que ces services nous disent s'ils ne sont pas en mesure d'acheter une pompe, nous allons mobiliser les villages entiers pour contribuer à l'achat des moyens nécessaires à même de mettre fin aux souffrances des citoyens quant à ces perturbations intolérables», nous dira Mouloud Sarni, président de la Coordination des comités de villages de la commune d'Azazga. Cet état de fait contraint la population à acheter l'eau minérale pour la consommation et des citernes d'eau pour d'autres usages à raison de 2 000 DA l'unité. Selon notre interlocuteur, l'agence ADE d'Azazga, couvrant plusieurs communes (Fréha, Yakouren, Ifigha, Azazga…) ne compte que deux camions citernes dont un est souvent en panne. «Comment peut-on dans pareille circonstance satisfaire la demande des villageois ou des citadins souffrant de coupures d'eau ? Impossible ! Imaginez encore le martyre des habitants logeant aux étages supérieurs (6e et 7e paliers) lorsqu'on les voit trimballer des jerricans, marche après marche dans les escaliers, sachant qu'il n'existe pas, à Azazga, la moindre cité dotée d'un ascenseur fonctionnel !», déplore encore M. Sarni. Dans le même contexte, et à Azazga encore, précisément à la cité des 149 logements d'Ighil Bouzel, les habitants sont en plus inquiets d'une fuite d'eau perdurant depuis des mois au niveau d'une vanne de distribution alimentant leur quartier. Cette vanne, laissée béante en bordure de la voie publique, est devenue un réceptacle de détritus multiples et des eaux déversées dans les alentours (eaux de nettoyage, pluviales…). Comme la distribution d'eau s'interrompt fréquemment, les locataires craignent les risques de maladie à transmission hydrique (MTH) pouvant intervenir lorsqu'une coupure d'eau perdure. A ce moment-là, chaque fois qu'un robinet est ouvert dans les ménages, la tuyauterie d'alimentation aspire inévitablement à travers les points de fuite l'eau stagnante polluée dans laquelle baigne la vanne.