Depuis deux jours la protestation ne baisse pas à Boutella Abdallah (ex El Frin), un village agricole des années 70 devenu difforme et sans âme avec ses extensions anarchiques. Des habitants de cette localité, une agglomération secondaire de la commune d'Aîn el Assel qui se trouve au bord de la RN 44 à 10 km au sud d'El Kala sur la route d'El Tarf, ont fermé la route pour la énième fois. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils ont carrément érigé un mur de briques en travers de la chaussée qui traverse leur village. Ahurissant ! " S'ils (les autorités locales ndlr) le détruisent, nous en construirons un autre et si ils s'obstinent nous irons nous réfugier en Tunisie" avertit le président d'une association qui incontestablement est à bout de patience. Les autres manifestants ne cachent pas leur ressentiment à l'égard du président de l'APC d'Aïn El Assel qui semble canaliser toute la colère de la population de ce village oublié. La goutte qui a fait déborder le vase c'est les logements sociaux qui d'ores et déjà sont en nombre insuffisant et dont les bénéficiaires ont été triés sur le volet et, toujours selon les protestataires, inconnus dans le village. Puis à cette revendication principale, s'ajoutent les sempiternels problèmes de pénurie d'eau, de coupures de courant, d'éclairage public, d'ordures ménagères, les eaux usées qui se déversent dans le Lac Oubeïra, les chaussées complétement défoncées qui n'ont pas été revêtues depuis 40 ans, soit depuis la glorieuse époque des villages agricoles....etc Nous apprenons en dernière minute que les forces de sécurité sont intervenues sans heurts et qu'une dizaine de manifestants ont été interpelés.