«La diplomatie économique n'a pas été assez prise en compte. Nous nous mobilisons pour les grands contrats, pas assez pour le commerce courant», a estimé Laurent Fabius en présentant, jeudi, les grandes lignes de la conférence des ambassadeurs qui doit se tenir la semaine prochaine. Un rendez-vous de trois jours ayant pour thème «La diplomatie économique». Paris. De notre correspondante Dans la situation difficile de notre économie, la diplomatie économique doit devenir une priorité majeure du Quai d'Orsay», a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Et d'ajouter qu'«il y aurait quelque paradoxe à ce que le Quai d'Orsay, spécialiste des crises, ne se mobilise pas prioritairement face à la crise économique : nous le ferons.» Parmi les mesures figurant dans un «plan d'action» qu'il a présenté, Laurent Fabius a cité l'organisation au ministère chaque année d'une «journée portes ouvertes» pour les entreprises, la création au Quai d'Orsay d'une direction qui leur sera dédiée dont la ligne directrice sera de faire prévaloir la «notion de réciprocité», la définition «d'objectifs qualitatifs et quantitatifs» pour les ambassades. Laurent Fabius préconise ainsi de positionner l'ambassadeur «à la tête de l'équipe de France de l'export» et de sensibiliser davantage les diplomates à la «dimension économique». «Le ministère des Affaires étrangères prendra sa pleine part au redressement du pays, dans la justice», a ainsi affirmé Laurent Fabius. Au plan politique, Laurent Fabius a annoncé qu'il a invité les pays de la région concernés par la crise syrienne à la réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU convoquée à New York le 30 août et portant essentiellement sur l'aide humanitaire aux Syriens. Cette réunion est organisée par la France en sa qualité de présidente en exercice en août du Conseil de sécurité. Les pays voisins de la Syrie invités à la réunion ministérielle de l'ONU Il s'agit d'attirer «l'attention sur ces questions», «de renforcer les moyens nécessaires» et de «sensibiliser l'opinion», a expliqué le ministre des Affaires étrangères, en réaffirmant que pour la France toute intervention militaire ne pouvait se faire que sous le couvert de «la légalité internationale» de l'ONU. Laurent Fabius a, d'autre part, une nouvelle fois mis en garde contre un embrasement du Liban. «Il faut tout faire pour éviter une contagion» du conflit syrien et que «toutes les communautés (soient) respectées», a-t-il dit.