Apr�s l'interventionnisme sarkozyen symbolis� par l'affaire libyenne, le pr�sident socialiste Fran�ois Hollande, accus� d'attentisme sur la Syrie, donnera lundi sa vision de la diplomatie fran�aise et de ses priorit�s. Quelque 200 diplomates fran�ais se retrouvent � Paris pour la grand-messe annuelle de la Conf�rence des ambassadeurs�, qui s'ouvrira avec une allocution de M. Hollande et s'ach�vera mercredi avec un discours de son ministre des Affaires �trang�res, Laurent Fabius. Guerre civile en Syrie, nucl�aire iranien, ou situation au Mali, les dossiers br�lants ne manquent pas, sur lesquels le pr�sident fran�ais, aux commandes depuis un peu plus de trois mois, est attendu. Hier samedi, quinze parlementaires de sa majorit� socialiste lui ont aussi demand� de pr�ciser sa �vision du futur� de l'Europe afin de cr�er l'adh�sion�. Concernant la Syrie, l'opposition de droite a fustig� un immobilisme du chef de l'Etat, le comparant � l'activisme de son pr�d�cesseur Nicolas Sarkozy, qui avait abouti � la guerre en Libye en 2011. Tout en se montrant critiques sur cette derni�re � �une op�ration d'�motion, b�cl�e, sans finesse�, selon l'universitaire Bertrand Badie, sp�cialiste des relations internationales �, des experts notent, eux aussi, �un certain attentisme � de la nouvelle diplomatie fran�aise. �La Syrie, c'est �videmment tr�s compliqu�. Mais on aurait pu esp�rer que la France profite de la pr�sidence tournante du Conseil de s�curit� de l'ONU au mois d'ao�t pour prendre des initiatives. En lieu de quoi, on a eu des commentaires, des d�clarations de principe, et on a concentr� le tir sur l'humanitaire�, d�plore Didier Billion de l'Institut de relations internationales et strat�giques (Iris). L'attitude de Paris convient cependant � Washington, r�torque Justin Va�sse, du centre de r�flexion am�ricain Brookings Institution. �Jouer les va-t-en guerre maintenant serait mauvais pour Barack Obama�, souligne le chercheur. �Il y a une convergence tr�s grande� entre Paris et Washington sur la Syrie, mais aussi et surtout sur l'Iran, ajoute M. Va�sse, soulignant que dans ce dossier, �la France reste tr�s ferme, mais sans aller au-del� de la position am�ricaine�. Paris semble un peu plus pr�sente sur le dossier du Mali, dont le Nord est contr�l� depuis pr�s de cinq mois par des groupes islamistes et o� une intervention de troupes africaines est envisag�e. Laurent Fabius a entrepris fin juillet une tourn�e au Niger, au Burkina Faso, au S�n�gal et au Tchad, centr�e sur question malienne. Il avait aussi �voqu� le dossier au cours d'une visite � Alger au d�but de m�me mois. Au plan bilat�ral, les liens ont renou�s avec la Turquie apr�s l'abandon provisoire d'une loi punissant la n�gation du g�nocide arm�nien, qui avait entra�n� sous Nicolas Sarkozy une crise sans pr�c�dent entre deux pays. Les crispations avec le pays symbole du �printemps arabe�, la Tunisie, provoqu�es par le soutien sans faille de Paris � l'ancien r�gime de Ben Ali, se sont apais�es pr�sident tunisien Moncef Marzouki a effectu� en juillet une visite d'Etat en France. Pour Bertrand Badie cependant, �on change pas de politique �trang�re comme du jour au lendemain�. Il pr�dit que �la diplomatie sarkozienne sera r�ajust�e, att�nu�e, sans doute moins cassante�. Mais �Fran�ois Hollande est encore h�sitant�, constate-t- aussi. �Il n'y a pas de r�elle doctrine. La difficult� qu'a la France aujourd'hui, ind�pendamment des locataires du Quai d'Orsay et de la qualit� de l'appareil diplomatique, c'est qu'elle a du � retrouver une ligne tout � fait coh�rente r�sume Didier Billion.