Le vécu des Algérois, ces derniers jours, révèle l'absence de toute autorité de régulation. Une loi portant réglementation de l'activité commerciale et des permanences durant les fêtes de l'Aïd et autres jours fériés traîne depuis une année au niveau du secrétariat général du gouvernement. Au 5e jour de l'Aïd, les Algérois n'arrivent toujours pas à s'approvisionner en produits de première nécessité (pain, lait, eau minérale…). «80% des commerces sont restés fermés durant les jours de l'Aïd», déclare M. Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Une loi portant sur la réglementation de l'activité commerciale et des permanences durant les jours de l'Aïd et les autres jours fériés traîne depuis une année au niveau du secrétariat général du gouvernement. Le vécu des Algérois durant ces derniers jours révèle l'absence de toute autorité de régulation. Les commerçants, notamment les boulangers, les restaurateurs et les épiciers se sont montrés encore une fois insoucieux du bien-être du citoyen. A quand cette gestion chaotique de la cité ? M. Boulenouar pointe du doigt le gouvernement. «C'est le gouvernement qui bloque les projets de loi portant sur la régulation de l'activité commerciale et les permanences durant les jours fériés», déplore-t-il. Le problème de pénurie des produits alimentaires a été soulevé l'année dernière avec insistance. Une année après, l'expression de «service minimum» n'a toujours pas de sens chez les commerçants qui ferment pendant plusieurs jours. Mêmes peines et mêmes réactions des autorités. Des queues interminables sous un soleil de plomb pour se procurer une baguette de pain ou un sachet de lait. Des bousculades et des bagarres pour les petites quantités disponibles. La hantise des journées fériées Des approvisionnements sans retenue lorsque les produits sont sur le marché. Durant ces jours de fêtes religieuses, des Algériens ont dépeint des paysages pathétiques rappelant les années de la crise économique. «Il n'y a aucune loi qui oblige le commerçant à assurer la permanence. Nous avons lancé vainement un appel pour que ce projet soit promulgué avant l'Aïd», assure le porte-parole de l'UGCAA. Ce dernier réitère son appel pour que cette loi voie le jour au plus tard en septembre. M. Boulenouar n'a pas caché sa crainte quant à la répétition de ces pratiques durant l'Aïd El Kebir. «L'Aïd El Kébir va coïncider avec la période de préparation des élections locales. Le gouvernement sera préoccupé par l'événement électoral. Je crains qu'il ne renvoie la promulgation de cette loi aux calendes grecques», redoute-t-il. «Cela fait trois mois qu'on est sans gouvernement. Néanmoins, l'existence ou l'absence du gouvernement ne change rien au vécu des citoyens, notamment en ce qui concerne la flambée des prix et la spéculation sur les produits alimentaires», estime le représentant des commerçants qui appelle à l'éradication du marché informel.