Photo : S. Zoheir Par Rachida Merkouche Une loi devant régir l'activité commerciale et les permanences durant l'Aïd et les jours fériés ne devrait pas tarder à être promulguée. Selon le chargé de la communication au ministère du Commerce, Farouk Tifour, qui s'est exprimé à l'APS, un texte se trouve au niveau du secrétariat général du gouvernement en attente de signature. Derrière cette décision qui ne demande qu'à être concrétisée et appliquée de manière drastique, se trouve l'irrespect des commerçants envers les consommateurs et cette habitude de fermer boutique, sans crier gare et en faisant fi des appels les incitant à garder leurs magasins ouverts durant les fêtes religieuses et nationales. Les pouvoirs publics ont été jusque-là incapables de réglementer l'activité des commerçants qui agissent à leur guise, que ce soit en matière de prix -dont les hausses successives ont mis le consommateur à genoux- et de marges bénéficiaires n'obéissant à aucune loi, et ont des comportements insensés nuisant aux citoyens. L'image de nos villes, agglomérations et quartiers avec leurs magasins aux rideaux baissés durant les fêtes de l'Aïd prêterait à rire si ce n'est le sérieux de la situation et le parcours du combattant des citoyens pour trouver un sachet de lait et une baguette de pain. Défiant les autorités publiques et l'Ugcaa dont les suppliques restent vaines, épiciers, boulangers et marchands de fruits et légumes se donnent chaque année le mot pour une fermeture prolongée, qui peut durer une semaine, poussant les citoyens à parcourir de longues distances et à faire la chaîne durant des heures, notamment pour le lait et le pain. La tendance est d'ailleurs à la constitution de réserves à domicile, ce qui crée aussi une tension sur les produits de large consommation qui suscitent la ruée quelques jours avant l'Aïd. Le diktat des commerçants n'a d'égal que l'impuissance des pouvoirs publics qui se contentent de constater le désordre créé par un tel comportement persistant faute d'autorité et en l'absence d'une réglementation qui s'appliquerait à tous ceux qui exercent une activité commerciale. Cette attitude d'attentisme et de léthargie qui caractérise tous les domaines n'a fait qu'encourager leur façon d'agir et leur propension à exercer hors de toute tutelle. Les choses devraient en principe changer selon ce texte de loi qui, selon le chargé de la communication au ministère du Commerce, «vise à garantir un approvisionnement normal des citoyens en produits de base», à travers l'organisation des permanences pour les boulangeries, les commerçants en produits alimentaires et les marchands de fruits et légumes, durant les fêtes religieuses et nationales. Le consommateur ne peut que s'en réjouir, mais encore faut-il que cette loi soit mise en pratique sur le terrain de manière à placer chaque commerçant devant ses responsabilités.