Malgré son importance, la mise en route de ce gigantesque projet traîne depuis plus de 10 ans. Les projets d'amélioration du cadre de vie prévus dans les zones rurales sont bloqués. Des complexes sportifs, des salles omnisports, des infrastructures hôtelières et d'hébergement, plus de 100 000 logements et d'immenses ouvrages routiers, voilà en gros le contenu du projet de la ville nouvelle de Bouinan. Approuvé en 2001, ce projet soulagera la capitale distante de 25 km et la wilaya de Blida à 15 km. Malgré son importance, la mise en route de ce gigantesque projet traîne depuis plus de 10 ans. Les raisons restent mystérieuses. Les informations les plus récentes datent du mois d'avril dernier, lors de la visite du ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Cherif Rahmani. Il avait annoncé que la réalisation de la ville nouvelle de Bouinan est, encore une fois, reportée au prochain quinquennat. De facto, tous les projets d'amélioration du cadre de vie prévus dans les zones rurales sont bloqués. A titre d'exemple, la localité de Mellaha, un patelin de plus de 8000 habitants, pâtit de ce statu quo. «Nous n'avons plus le droit de construire, d'acheter ou de vendre nos terrains», déclare Sid Ali, un quinquagénaire résidant à Mellaha. Cela sous prétexte que notre village est compris dans le projet de la ville nouvelle. Nous sommes, en fin de compte, dépossédés de nos biens à l'avance. Une situation infernale qui dure depuis plus de dix ans et qui risque de durer encore plus si les autorités n'agissent pas dans l'immédiat. Cela pousse plusieurs habitants à se tourner vers l'informel et à rentrer dans l'illégalité.» Selon notre interlocuteur, même les petits projets d'amélioration du cadre de vie sont bloqués. Jusqu'à ce jour, et ce, malgré les promesses des autorités locales, les habitants de ce village attendent toujours un bureau de poste et une salle de soins qui leur éviteront les déplacements vers le centre de la commune. «Nous avons saisi à maintes reprises les responsables locaux, mais en vain. Ils n'ont pas plus d'informations que nous. Ils savent seulement que ce projet sera implanté sur les hauteurs de la ville de Bouinan, et rien de plus», ajoute un autre résidant et ancien cadre à l'APC. En effet, Belkacem Djilali confirme ces propos en affirmant qu'ils ne connaissent pas l'emplacement exact de la nouvelle ville et ses délimitations. «Nous avons formulé plusieurs demandes de délimitation, mais sans avoir de suite. Cela nous éviterait pas mal de problèmes, à savoir le blocage des permis de construire et les transactions immobilières des habitants, déclare-t-il. On pourra aussi programmer nos projets de développement local sans crainte. Autrement, on ne peut pas agir pour le momemt.» Selon ce responsable, cette situation handicapante n'a tout de même pas empêché le lancement de quelques petits projets d'amélioration du cadre de vie. Il cite, entre autres, le renforcement des différentes ruelles de Mellaha, la réalisation d'une antenne administrative, l'extension du réseau d'assainissement et la rénovation d'une aire de jeux. Même si la levée de la situation d'embargo administratif n'est pas prévue pour demain, les habitants de Mellaha et des villages environnants espèrent, une fois le jour des expropriations venu, être indemnisés sur la base des prix réels du terrain.