Les Etats-Unis ont déjà entamé le processus qui doit leur permettre de ne plus être dépendants du pétrole de la Région du Moyen-Orient. Cet objectif recherché est lié au fait que sur le plan stratégique, les Etats-Unis considèrent cette région comme instable. Un aspect qui influe beaucoup sur les prix du pétrole en les rendant volatiles et haussiers aussi. Même la sécurité de l'approvisionnement peut être sujette à caution en cas de troubles graves dans cette partie du monde. La région est intégrée à l'arc d'instabilité identifié par les experts américains au niveau de ce qui a été appelé le Grand Moyen-Orient. Avec des régimes autoritaires, une situation sociale explosive, une population jeune marginalisée et qui peut basculer dans la violence, y compris avec l'utilisation de la religion, autant d'éléments qui doivent amener les Etats-Unis a ne plus dépendre de cette région dans leur approvisionnement énergétique, selon les scénarios établis. Cette volonté de ne plus dépendre du pétrole du Moyen-Orient a amené l'administration américaine à identifier plusieurs directions de travail pour développer un bouquet énergétique capable de permettre aux Etats-Unis d'atteindre leurs objectifs. Il y a tout d'abord l'élargissement de l'expérience de la mise en valeur de réserves de gaz de schiste au pétrole de schiste. Si les Etats-Unis ont augmenté leurs réserves de gaz naturel d'environ 65% en une décennie les portant à 8400 milliards de mètres cubes, ils disposent de réserves de pétrole de schiste très importantes. Selon des chiffres recueillis par l'Agence d'information américaine de l'énergie, les réserves de pétrole de schiste aux Etats-Unis seraient de 1800 milliards de barils de pétrole... et près de 800 milliards de barils sont récupérables, soit trois fois les réserves prouvées de pétrole conventionnel de l'Arabie Saoudite. Ainsi, selon certaines données, les Etats-Unis ont trois plus de réserves prouvées et récupérables techniquement de pétrole de schiste que l'Arabie Saoudite. Plus de 1800 milliards de barils de pétrole seraient piégés dans le schiste des terres fédérales dans l'Ouest des Etats-Unis et ce dans les Etats du Colorado, de l'Utah et du Wyoming. Et il est possible de récupérer 800 milliards de barils de ces réserves. Certaines réserves sont plus facilement accessibles dans 48 Etats. Le sud de la Californie Monterey/ Santos est la plus grande formation de schistes bitumineux avec 15,4 milliards de barils suivie par Bakken et Eagle Ford avec environ 3,6 milliards de barils et 3,4 milliards de barils de pétrole, respectivement. Les prévisions de l'administration américaine pour faire reculer leur dépendance des importations ont été consignées dans un rapport rendu public en 2012. Selon ce rapport, le boom attendu dans la production de pétrole de schiste contribuera à réduire la dépendance du pays des importations en provenance de l'étranger. Cette augmentation attendue de pétrole de schiste et du pétrole en provenance du Golfe du Mexique durant la prochaine décennie augmentera la production de pétrole des Etats-Unis d'un cinquième. Elle passera de 5,5 millions de barils par jour (en 2010)à 6,7 millions de barils par jour en 2020. En 2011, et selon des statistiques officielles, la production de pétrole brut des Etats-Unis a atteint 5,6 millions de barils par jour après avoir augmenté de 120 000 barils par jour par rapport à 2010. Selon les mêmes statistiques, les Etats-Unis ont réduit leur consommation de pétrole brut de 10% en 2011, soit un million de barils par jour. La principale cause de cette baisse des importations est l'augmentation de la production du fioul domestique et du gaz naturel. Toutefois, la crise économique a aussi contribué à ce recul des importations des suites de la baisse de la demande en pétrole. L'utilisation du gaz naturel à la place des produits pétroliers ou dans les centrales électriques devrait encore accentuer cette baisse de la consommation en pétrole aux USA. Sur un autre plan, la consommation de pétrole brut a baissé de 2 millions de barils par jour ces dernières années et se situe actuellement à 18,8 millions de barils par jour. Sur un autre plan, l'utilisation des biocarburants pourrait atteindre l'équivalent d'un million de barils par jour en 2024. Un boom dans l'exploitation du pétrole de schiste pourrait encore accélérer les prévisions d'indépendance.