Bien que son parti soit amputé de plusieurs portefeuilles ministériels dans l'équipe de Abdelmalek Sellal et malgré «la majorité obtenue lors des dernières élections législatives», le sécrétaire général du FLN manifeste tout de même sa satisfaction. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a ouvert, hier, les travaux de l'université d'été de son parti à Tipasa, après une semaine de tumulte marquée surtout par la reprise de la contestation demandant son départ. Comme à l'accoutumée, M. Belkhadem, qui a été éjecté de son poste de ministre d'Etat, n'a pas dérogé au discours «langue de bois» ressurgissant des années de plomb. Bien que son parti soit amputé de plusieurs portefeuilles ministériels dans l'équipe de Abdelmalek Sellal, malgré «la majorité obtenue lors des dernières élections législatives», l'orateur manifeste tout de même sa satisfaction : «C'est un gouvernement désigné par le président de la République, selon les dispositions de la Constitution, il a donc sa confiance.» Le secrétaire général du FLN indique que «dans ce gouvernement siègent les militants du parti». Abdelaziz Belkhadem a dû certes oublier qu'il martelait, devant les cadres de sa formation politique, qu'il devait y avoir plusieurs ministères qui reviendraient au FLN, partant du principe qu'il est majoritaire à l'Assemblée. Contraint ainsi à faire contre mauvaise fortune bon cœur, le patron de l'ex-parti unique, assis évidemment sur un siège éjectable, ne pouvait en effet que se contenter de peu. «Nous soutenons ce gouvernement», a-t-il dit devant des cadres venus assister aux travaux de l'université d'été du parti, un événement que Abdelaziz Belkhadem a transformé en kermesse de renouvellement de confiance pendant que plusieurs membres du comité central, dont le nombre augmente de jour en jour, revendiquent son départ et rien que son départ. Le secrétaire général du FLN les a superbement ignorés dans son discours dans lequel il demande la mobilisation des militants «pour la réussite des réformes politiques» et surtout en vue des prochaines élections locales. Une manière à lui de minimiser l'importance de la contestation qui le vise. Mais il avait pris soin d'inviter, il y a trois jours, la chaîne privée Ennahar TV à la réunion du bureau politique, une première dans les annales des pratiques de l'ex-parti unique, pour s'exprimer sur le sujet. Il avait déblayé le terrain en affirmant que deux choses le feraient partir du FLN : le président de la République, qui est également président d'honneur du parti, et une majorité des membres du comité central qui lui retireraient leur confiance. Selon lui, pour l'instant, il n'y a ni l'une ni l'autre. Abdelaziz Belkhadem semble brandir même une liste de membres du CC qui le soutiennent, alors que les contestataires ont rendu publique une liste de 180 signataires qui ont émargé en faveur de son départ.