On apprend que le nouvel Exécutif sera connu dans les tout prochains jours A moins de 700 jours du rendez-vous présidentiel, M.Bouteflika compte sérieusement baliser la voie pour une succession sûre à ce poste. Deux mois après les élections législatives du 10 mai dernier, les observateurs de la scène politique cèdent à l'impatience. Las d'attendre la nomination d'un nouveau gouvernement ils ont fini par être agacés surtout par l'annonce du départ en congé de quinze jours des ministres. Au début de juin dernier, les cercles du pouvoir trouvaient une explication dans la non-formation du gouvernement par le souci d'assurer un bon déroulement des examens de fin d'année (sixième, BEM et Bac) ainsi que les préparatifs du Cinquantenaire de l'Indépendance. Désormais, ces arguments ne tiennent plus la route maintenant que les résultats des examens sont connus et que la fête de l'Indépendance est terminée. Qu'est-ce qui empêcherait alors la constitution d'une nouvelle équipe gouvernementale? De sources crédibles, on apprend d'abord que le nouvel Exécutif sera connu dans les tout prochains jours, soit avant le Ramadhan. Ensuite, l'une des raisons de ce retard est liée aux crises internes que vivent les partis politiques censés former cet Exécutif. Le FLN fait face à un mouvement de redressement qui a sérieusement déstabilisé son secrétaire général Abdelaziz Belkhadem, une fronde a failli emporter le RND. Le MSP laminé lors des dernières législatives couve toujours une crise et enfin le plus vieux parti d'opposition, le FFS, fait face à l'une des plus graves crises depuis sa création en 1963. Mais le FFS fera-t-il partie du nouvel Exécutif? Oui, répondent nos sources qui veulent comme preuve le retour du FFS à l'hémicycle en participant aux dernières législatives dont il ne conteste par les résultats. C'est là un premier pas fait par le FFS qui, par ailleurs, a conditionné cette participation au gouvernement par certaines exigences strictes à satisfaire notent les mêmes sources. Des exigences qui reflètent en quelque sorte la quintessence de la philosophie qui a toujours guidé le vieux parti et son chef historique Hocine Aït Ahmed. Selon les mêmes sources, le FFS aurait exigé la formation d'un département dédié aux droits de l'homme. Cette question a de tout temps constitué le principe directeur des militants de ce parti. D'ailleurs, la première ligue des droits de l'homme dans l'Algérie indépendante a été créée et constituée dans sa majorité par les militants de ce parti et elle a été présidée par Ali Yahia Abdennour, membre fondateur du FFS. Le FFS aurait exigé également un référendum populaire pour l'adoption de la nouvelle Constitution. A l'évidence, l'une des premières missions de ce nouveau cru de l'APN est de confectionner une Constitution. Le pouvoir en place ambitionne de donner un cachet de Constituante à cette nouvelle Loi fondamentale même si elle n'en est pas une puisque ce sera une commission d'experts qui s'en chargera avant qu'elle soit adoptée en Conseil des ministres puis discutée au niveau de l'hémicycle. Pour le parti d'Aït Ahmed, cette Constitution doit avoir l'aval du peuple. Les mêmes sources rapportent que le FFS a aussi proposé une espèce de charte qui engagera tous les partis politiques pour une lutte sans concession contre la corruption. A cela, ajoutent nos sources, le FFS aurait ficelé cette batterie d'exigences par la nécessité d'une justice indépendante et une séparation claire des pouvoirs, critères indiscutables pour la constitution d'un Etat de droit. Le parti d'Aït Ahmed ne sera pas le seul nouveau venu dans le futur gouvernement qui se veut le plus ouvert possible. Avec la rétraction du MSP qui avait décidé de ne pas participer au gouvernement, nos sources annoncent également le MPA, parti de Amara Benyounès qui doit bénéficier d'un portefeuille ministériel et d'un poste de secrétaire d'Etat. Un sérieux coup de balai sera donné à l'actuelle équipe. Le nom de Abdelmalek Sellal est à chaque fois évoqué. De même que celui de Djiar au poste de l'Intérieur, Tayeb Louh au département de la Justice. Rachid Harraoubia a perdu aussi le poste de perchoir de l'APN qu'il a tant convoité et celui du ministère de l'Enseignent supérieur au niveau duquel revient le nom du recteur de l'Université d'Alger, M.Hadjar. Plusieurs noms sont avancés au poste du ministère de la Santé dont celui du Pr Tazir, ancien directeur à l'Institut Pasteur. Amar Ghoul serait à la tête d'une département technique et aura sous sa coupe deux secrétaires d'Etat. Tout comme le ministère de l'Equipement et des Travaux publics qu reviendra à Chérif Rahmani. L'Education changera de ministre puisque M.Benbouzid est annoncé comme ambassadeur dans une capitale occidentale. Selon nos sources, pour la première fois le ministère de l'Environnement reviendra aux islamistes et ces derniers perdront le département du Commerce. Comme on annonce également le départ de Karim Djoudi pour des raisons de santé. On croit savoir qu'un total de 70 personnalités ont été approchées pour constituer ce nouveau gouvernement d'ouverture, tel que le veut le chef de l'Etat. Ce dernier, précisent nos sources, ne perd pas de vue la prochaine élection de 2014. A moins de 700 jours du rendez-vous présidentiel, M Bouteflika compte sérieusement baliser la voie pour une succession à ce poste, clé de voûte de la République. Aussi, avance-t-on, le cas Belkhadem avec les péripéties au sein du FLN, sera tranché dans les tout prochains jours.