-Mauboussin débarque en Algérie, c'est tout de même un événement pour les amoureux du luxe. Comment l'idée de s'installer en Algérie a-t-elle germé chez vous et chez les propriétaires de Mauboussin ? J'observe depuis un certain nombre d'année l'évolution de la maison Mauboussin, indépendamment de son histoire, de sa notoriété et de sa créativité. A l'arrivée de Alain Nemarq, président de Mauboussin, en 2002, un changement radical de la marque s'est opéré dans la mesure où l'une des ambitions était de rendre le luxe accessible. En effet, d'une clientèle privilégiée et confidentielle, la marque a voulu s'ouvrir et offrir à l'ensemble des femmes une collection de bijoux plus accessible, tout en gardant bien évidement ses créations en haute joaillerie. Créative, la maison Mauboussin élabore chaque année une nouvelle collection, en adéquation avec l'air du temps. Le succès se matérialise surtout dans l'adhésion quasi-générale des femmes et tout particulièrement des femmes qui m'entourent, ce qui suffit pour amplifier ma certitude. Mauboussin en Algérie a été pour moi plus qu'un choix, une évidence. Personnellement, j'aime le monde du luxe. Nous avons obtenu l'exclusivité de représenter Mauboussin sur le marché algérien. Nous avons des produits à la fois d'entrée et haut de gamme en joaillerie et en accessoires (parfums, montres, lunettes et stylos). -Avez-vous réalisé une étude de marché avant de vous décider à vous installer en Algérie ? Les tendances des Algériens ont-elles évolué à même de s'orienter vers des produits de luxe tels que ceux fabriqués et commercialisés par Mauboussin ? Les Algériens et les Algériennes sont très au fait de l'actualité internationale en matière de mode et de création. Pour ceux qui ont la chance de pouvoir voyager, ils sont déjà clients des grandes marques de luxe, en particulier à Paris. Concernant la joaillerie et l'horlogerie de luxe, il est vrai que la présence de Mauboussin en Algérie est en elle-même une première. Il existe bien évidement des bijouteries multimarques en Algérie, qui proposent ici ou là une collection réduite de quelques grandes marques, mais cela reste tout à fait anecdotique. Mauboussin est la première boutique de luxe en Algérie, avec un espace, pour le moment, de 170 m2, entièrement dédié à la marque. Mon objectif premier est d'offrir aux Algériennes et aux Algériens l'excellence, avec une collection d'entrée de gamme à un prix accessible et des pièces emblématiques de la maison Mauboussin. Nous avons ressenti l'évolution des besoins chez les Algériens et les Algériennes, avec une tendance sur des choix beaucoup plus raffinés et universels, ce qui a motivé le plus notre objectif de faire venir les produits et le savoir-faire Mauboussin en Algérie. Après tout, à chacun son rêve, à chacun son luxe. Il faut dire que 85% de la gamme exposée dans notre première boutique offrent déjà toute la panoplie des produits de la marque Mauboussin. -Il y a de l'ambition dans ce que vous dites ! Y a-t-il des objectifs plus précis en termes de chiffre d'affaires ? Mon ambition est confortée par une ouverture et un démarrage plus qu'encourageant et dépassant toutes mes espérances, tant la boutique était attendue. J'ai été extrêmement ému de voir des futurs mariés venir choisir alliances et bagues de fiançailles. Il est vrai qu'outre l'horlogerie, les bracelets, pendentifs et boucles d'oreilles, Mauboussin est réputé pour ses bagues de fiançailles. La bague a toujours été le point fort du joaillier. La bague best-seller aujourd'hui de la marque Chance of Love était plus qu'attendue. C'est une fleur de diamants montée sur une bague sertie de diamants, dont le coût est de 125 000 DA, qui s'est déjà vendues à plusieurs milliers d'exemplaires dans le monde. Il me paraît plus que raisonnable de tabler sur un chiffre d'affaires de plus d'un million d'euros. J'ajoute qu'il s'agit là d'une première boutique implantée à Alger, bien sûr, mais d'autres suivront à Oran, Constantine, Tlemcen, Sétif, etc. Nous comptons ouvrir 5 à 6 magasins de 150 m2 sur les grands axes des grandes villes algériennes et donner ensuite des franchises à des bijoutiers désirant nous représenter en Algérie afin de mieux enraciner la marque. Il question d'exploiter un marché très porteur. -Pour revenir à la question de la tarification, les prix appliqués en Algérie sont-ils au même niveau que ceux pratiqués dans le monde ? C'est un investissement important. Bien sûr, il s'agissait d'offrir un espace de luxe et de raffinement absolu et, pour cette première, les Algériens méritent l'excellence comme partout ailleurs dans le monde. Pour ce qui est des prix justement, il faut dire que nos produits de luxe sont cédés à des tarifs très accessibles. Nous offrons surtout un produit, une garantie et une certification internationale de Mauboussin au meilleur rapport qualité/prix. Ce sont en fait des prix uniformes qui sont appliqués et applicables au niveau de tous les marchés. Et c'est ainsi que nous avons calqué la tarification des marchés français et international. Cela s'inscrit dans une logique d'image de marque. -Dans le contrat signé avec la maison mère Mauboussin, avez-vous eu l'exclusivité du marché algérien ? Comment les négociations ont-elles été menées ? Je suis le seul investisseur et propriétaire de la marque en Algérie. Nous avons entamé une première démarche de négociations avec le directeur commercial Jean-Luc Montet. Nous avons présenté un business plan à moyen et long termes sur le développement de Mauboussin en Algérie. J'ai eu la chance de rencontrer par la suite le président de Mauboussin, Alain Némarq, et nous lui avons exposé notre vision du développement de la marque en Algérie à moyen et à long termes. Nous avons ainsi signé le contrat en septembre 2011 et nous avons ouvert notre première boutique une année plus tard. Comme je vous l'ai précisé, conscient de l'adhésion générale autour de la marque et fort de son succès et de la volonté de la marque de s'ouvrir à l'international, ce fut pour moi une évidence. Offrir aux Algériens la première boutique de luxe avec une des maisons de joaillerie historiques de la place Vendôme est pour moi une grande fierté. Son savoir-faire inégalable et sa modernité lui valent d'être une des maisons phare dans le domaine de la joaillerie et de l'horlogerie de luxe.
