Alger se dote d'un comité de suivi relatif au plan directeur d'aménagement et d'urbanisme. L'administration centrale de concert avec les hommes de l'art est, nous apprend-on, chargée de mener les études appropriées dans l'ensemble des collectivités territoriales que compte la wilaya d'Alger dont la bande côtière longée par 14 communes. Le besoin, voire l'urgence se fait sentir depuis belle lurette, et ce, au regard d'une absence criante de stratégie d'aménagement. L'Ordre des architectes est sollicité comme acteur pour donner son point de vue sur l'étude. C'est de bonne guerre, car depuis que les architectes ont été « coupés » de l'école des beaux-arts, notre environnement urbanistique ne cesse de prêter le flanc à la médiocrité. Il continue de s'amocher au gré des études effectuées à la hâte pour élever des cités-dortoirs réalisées dans l'expéditif. Des concrétions de cubes en béton s'érigent par ci par là, défiant toute règle urbanistique et rendant davantage lugubre le décor dans lequel nous évoluons. Bachdjarrah, Jolie-vue, Boumaâti, la Verte-rive, les Eucalyptus et bien d'autres sites de la wilaya d'Alger inspirent le haut-le-cœur, suscitant au quidam le sentiment à quitter au plus vite ces espaces « inhospitaliers ». Le choix des zones urbanisables est parfois décrié dans un environnement que nous nous plaisons inconsciemment à agresser. A croire que les instruments de planification et d'aménagement d'une cité n'ont jamais existé. Même si elles le sont, les mécanismes sont toujours mal huilés. « Rapprochez-vous des gens des beaux-arts », martelait, il y a quelques années, le premier magistrat du pays à l'adresse des promoteurs de la construction dont certains ne manquent pas de profiter de la tension qui s'exerce sur le foncier. Sur les berges de certaines communes littorales, une des deux images s'offre à notre regard : un site abandonné à la désolation où l'anarchie détonante qui caractérise notre cadre bâti. Dès lors, l'implication des bozaristes ménagistes dans une démarche inventive, capable de produire le beau et l'utile à la fois, est plus que jamais souhaitée.