De par les dispositions de la loi portant code de la route,combien de fois avions-nous, par le biais de la Télévision nationale, attiré l'attention des responsables concernés sur la dangerosité du tunnel de Kherrata. Des reportages télévisés ont été réalisés à deux reprises à une année d'intervalle. Des témoignages enregistrés auprès des transporteurs et délégués qui nous avaient déclaré que des accidents survenaient fréquemment dans ce tunnel. Que dit la presse nationale à ce sujet, ou plutôt comment est qualifié ce tunnel ou plutôt ces tunnels ? «Tunnel de la mort», «Le tunnel de tous les dangers», «Le carnage», «Le coupe-gorge» «Le point noir du mois de septembre». J'ajouterais pour ma part «Le tunnel de la honte». Durant le mois de septembre, 68 accidents corporels de la circulation dans la wilaya de Béjaïa ont fait 11 morts et 99 blessés. Dernièrement, en l'espace de deux semaines, 7 décès et plusieurs blessés ont été enregistrés. Selon le délégué des transporteurs, il ne passe pas une semaine sans qu'un accident se produise dans ces tunnels de la mort. Absence de lumière, fumée étouffante, saleté repoussante et j'en passe... Nous étions présents lors de l'inauguration de ces tunnels avec un poste de contrôle, des écrans de télévision reliés à des caméras. Des extracteurs pour l'aération, des bornes téléphoniques, enfin tout ce qu'un tunnel doit et devrait avoir. Que reste-t-il alors ? De la saleté, de la fumée suffocante et tout le matériel est hors d'usage, à tel point que de nombreux automobilistes préfèrent utiliser l'ancienne voie plutôt que de risquer leur vie dans ce tunnel de la honte. L'axe routier menant de Sétif vers Béjaïa est très fréquenté, sans oublier que le port de Béjaïa dessert toute la région. Alors ! Pour ce qui est des poids lourds, n'en parlons pas. D'ailleurs, l'avant-dernier accident a mis en cause un semi- remorque et des véhicules légers, alors que cette semaine ce sont des véhicules légers qui ont été endommagés. Mais que se passe-t-il ? Eh bien, tout simplement dès que l'automobiliste entre dans ce tunnel, il est pressé d'en sortir. Qu'on ne nous dise pas que les concernés ne sont pas au courant. Quel que soit le coût de la remise en état de ce ou ces tunnels, il serait dérisoire au regard de la perte des vies humaines. Que faut-il faire ? Pas grand-chose. Remettre ce tunnel dans son état initial, cela vaudrait mieux pour tout le monde et surtout pour les usagers qui fréquentent cet important axe routier. Pour la petite histoire : savez-vous que cet endroit s'appelait par le passé et s'appelle toujours «Chahbet lahkra», (Le ravin de l'autre monde).