Il n'est pas facile de se rendre en ce moment dans la région de Boulimat. Et pour cause! La Route nationale 24 est pratiquement coupée à la circulation automobile par les déchets ménagers fumants que déversent les camions de la collecte sur le bas-côté et parfois à même la chaussée. Hier, notre bureau a été submergé d'appels des riverains et des usagers de cet important axe routier. «La fumée vous coupe le souffle non seulement, mais aussi la vue», indiquait hier un automobiliste qui nous invitait à voir de nos propre yeux la situation. «Le risque d'accident est très important au niveau de l'entrée de la décharge», précisait-on. Une intervention est souhaitée par tout le monde afin de mettre fin à cette situation. Cette intervention a été faite et confirmée, hier, par le maire le Dr Hanèche qui expliquait que «suite à une panne de bulldozer de la commune, nous avons fait appel aux services d'une entreprise pour repousser les déchets vers la plate-forme de la décharge». «Outre la réparation du bulldozer en panne, la commune compte en acquérir un autre d'ici une semaine», nous a confié encore le maire de la ville de Béjaïa. En l'absence de l'adjoint à l'environnement, M.Aïssanou, le principal concerné par ce sujet, son assistante nous a expliqué, hier, «en temps de pluie et en raison des risques de glissement, les camions de collecte ne descendent pas totalement en bas de la décharge de peur de ne pas pouvoir remonter, tant la chaussée est détériorée, alors ils déversent les déchets sur le bas côté de la route nationale, le bulldozer prend le relais pour dégager les déchets le plus loin possible avant d'y mettre le feu». Le spectacle qu'offrait hier la décharge de Boulimat n'est pas unique à Béjaïa. Le problème de la saleté au niveau de nos milieux urbains se pose avec acuité, la multiplication des décharges sauvages au niveau des entrées des grandes agglomérations n'échappe à personne offrant un spectacle hideux des villes et villages de la wilaya de Béjaïa. La situation est telle que lorsque vous trouvez une décharge, cela veut dire que vous vous approchez d'une agglomération. Une logique propre à Béjaïa. Boulimat, Tala Hamza, Sidi Aïch, El-Kseur, Timezrit Souk El-Tennine, Aokas, Akbou, Amalou, Boudjellil et Tazmalt, c'est le même constat. Les décharges sauvages pullulent le long des routes de la vallée de la Soummam et du Sahel. La situation actuelle relève plutôt d'une compétence qui dépasse celle des communes. La wilaya doit prendre en charge ce volet qui touche de plein fouet à la santé publique mais aussi à l'environnement.