Les deux tunnels de Oued Ouchaiah, situés dans le quartier qui porte le même nom, sont réputés très dangereux. Réalisé dans les années 1980, cet ouvrage ne répond pas aux normes internationales de prévention et de sécurité. Il présente de ce fait un danger imminent à la vie des milliers d'automobilistes qui empruntent ce tunnel dans les deux sens. Il suffit, avertit-on, d'un accident dans un de ces tunnels pour déclencher un énorme embouteillage et mettre en danger de mort des dizaines d'automobilistes qui, par malheur, seront emprisonnés dans cette « grotte ». Longs de 900 m, constitués de trois voies chacun avec une hauteur de 4,85 m, les deux tunnels sont dépourvus des normes sécuritaires. A une centaine de mètres de l'entrée, en allant vers Blida, un barrage de police est dressé, non pas pour intervenir en cas d'urgence au niveau des tunnels, mais pour organiser la grande pression de circulation que connaît cet axe routier. A la sortie, sur le côté gauche, une brigade de la gendarmerie nationale a élu domicile pour sécuriser, du temps du terrorisme, ce point névralgique des actes de sabotage. Aucun poste de la protection civile n'est érigé sur place pour parer à une quelconque éventualité. Les problèmes d'insécurité sont devenus légion à l'intérieur de ce tronçon routier. D'ailleurs des usagers ont fait les frais de cette insécurité lors des derniers sommets du Nepad et de la ligue arabe organisés à Alger. En effet, le déplacement des délégations participantes à ces sommets a causé d'énormes embouteillages. Beaucoup de gens à l'intérieur de leur véhicule ont été « emprisonnés » dans les tunnels pendant longtemps. Certains étaient contraints d'abandonner leur véhicule à cause des gaz d'échappement qui se dégagent puisque qu'aucune bouche d'aération n'existe à l'intérieur. Les « descentes punitives » d'une bande de malfrats qui a exigé d'eux, arme blanche à la main, bijoux et argent. Par ailleurs, aucune plaque signalétique éloignée n'indique aux usagers de la route l'existence de ces deux tunnels. A l'entrée, parmi le foisonnement de panneaux, deux indiquent aux automobilistes d'allumer les lanternes et mentionnent une « voie réservée aux secours ». Au dessus de cet ouvrage, toute une cité, avec beaucoup de constructions récentes, a été édifiée. A côté de cette cité, des gens en mal de logement ont construit un bidonville. Toutes ces constructions menacent directement cette infrastructure d'effondrement. A l'intérieur des tunnels, l'éclairage est faible, ce qui diminue la visibilité des conducteurs. Les projecteurs dégagent une petite lumière à travers des hublots sales. D'autres projecteurs, qui sont hors d'usage, ne sont toujours pas remplacés. Sur un autre point, et contrairement à l'indication du deuxième panneau, il n'y a aucune voie réservée aux secours à l'intérieur de ces « trous ». Deux petits trottoirs destinés à la circulation piétonne longent de bout en bout les deux tunnels. Toujours à l'intérieur, le plafond et les côtés de cette infrastructure égouttent dans plusieurs endroits. L'eau, qui vient vraisemblablement de la cité d'en haut, arrive à s'infiltrer à travers les murs. Les couloirs et les issues de secours sont inexistants. Ceci rend toute intervention impossible dans le cas d'accidents. Les tunnels de Oued Ouchaïah pèchent aussi par manque de bouches d'aération et de système de surveillance par caméra. S'il est vrai que la conception et la réalisation de ce gros projet ont connu des « manquements » concernant les normes de construction des tunnels, rien n'empêche par contre les responsables d'apporter les « correctifs » qui s'imposent. Contacté, le directeur des travaux publics de la wilaya d'Alger a fait savoir qu'une expertise est en cours au niveau de ce tunnel afin de déterminer les correctifs à apporter. Selon ce responsable, les interventions de secours peuvent avoir lieu, le cas échéant, dans cinq à dix minutes qui suivent l'incident. « L'ouvrage qui date des années 1980 répondait, ajoute-t-il, aux normes de construction de cette époque. Si, au début, ils recevaient 5000véhicules/jour, actuellement, plus de 60 000 véhicules empruntent quotidiennement ces deux tunnels. Puisque les normes internationales évoluent rapidement, cet ouvrage est aussi appelé à connaître les changements qui seront retenus par les conclusions de l'expertise. » En attendant de voir le... « bout du tunnel » de cette expertise, la prudence, la vigilance et le respect du code de la route sont de mise pour les conducteurs. L'adage populaire « prévenir vaut mieux que guérir ! » est conseillé.