Le premier récital public de l'artiste chanteur de musique andalouse, Farid Khodja, a lieu ce mercredi à partir de 20h 30 au centre culturel de la Radio algérienne Aïssa Messaoudi. Le contenu du CD, sorti il y a peu intitulé Oum El Hassen, sera présenté aux nombreux invités. Ce prénom quelque peu rare, possède son explication selon M. Khodja : « C'est le nom d'un rossignol, oiseau nocturne qui chante jusqu'aux premières lueurs du jour. C'est donc un personnage à part entière qui veille durant les ébats amoureux de couples échappant aux censeurs. » Le silence induit par cette explication romantique n'était pas encore assumé que l'artiste ajoutera « ce prénom appartient également au patrimoine culturel de la ville de Blida au même titre que le fliou, le halhal et nous sommes en pleine saison des fleurs, des arômes, des oiseaux, des rivières et leurs eaux ruisselantes d'où les r'biiyate. » Ces données ne suffisant pas, Khodja confiera : « Oum El Hassen, plus familièrement Moulhcène, est le prénom qu'a porté mon arrière-grand-mère décédée en 1948, ma cousine décédée en septembre de l'année 2004 et ma fille née en 1990. J'insiste sur le fait que le CD est dédié à la mémoire de ma cousine qui avait lutté contre la terrible maladie qu'est le cancer. » Revenant sur le contenu du CD, Farid Khodja évoquera Ya moullet l'ayn l'kahla qui demeure « un morceau ayant beaucoup plu aux profanes et qui a été une entorse aux traditions et aux règles avec ses nouvelles sonorités pour lesquelles tous les musiciens ont participé. » Pour Khodja, c'était le seul morceau auquel il avait touché d'une manière intentionnelle. Joué dans le mode sehli, « mode souvent sous-estimé et considéré comme bâtard. » Il précisera ensuite, que c'était devenu quelque part un mode nostalgique et confiera que la version masculine de Qalb bet sali était très prisée par la gent féminine. « C'est un morceau méconnu qui se jouait dans les fêtes de mariage dans les années 1930, oublié depuis et que nous avons ressuscité grâce à la contribution de Mustapha Benguergoura qui l'avait eu de son père qui le jouait souvent à son époque ». Farid Khodja, 42 ans depuis peu, réhabilite certains genres dans un hymne au printemps cher également à Ben Triki ; on demeure dans le haouzi, excroissance de l'andalou dans la région centre du vaste pays qu'est l'Algérie. Artiste reconnu par ses pairs, son visage est devenu familier depuis qu'il passe régulièrement à la télévision.