Un accident de la circulation, ayant coûté la vie à une femme et son fils sur la RN 11, dans la commune de Aïn Benian, a failli tourner à l'émeute. Les deux victimes ont été renversées pas loin d'une école primaire, par un automobiliste qui roulait à vive allure, selon des témoignages, provoquant la colère des riverains. Les habitants ont investi la rue pour manifester leur indignation quant à la répétition des accidents de circulation aux mêmes endroits. « A maintes reprises, nous avons évoqué cette problématique, en vain. Les dos d'ânes ont été enlevés sous prétexte que la réglementation interdit ce genre d'obstacles au niveau des routes nationales. Pour notre part, on ne fait que compter nos morts dans l'indifférence des autorités locales », a-t-on déclaré à un confrère. Cet énième accident provoque encore une fois la question de la pose de ralentisseurs sur les voies de circulation à même d'éviter les accidents tragiques comme celui qui a eu lieu dimanche dernier à Aïn Benian. Qui devrait poser les ralentisseurs ? Quels sont les lieux appropriés à la pose de ce genre d'obstacle et quelles sont les mesures réglementaires qu'il faut prendre en considération ? Un constat s'impose. L'anarchie dans la pose de ralentisseurs est toujours de mise. Que ce soit dans l'endroit de leur emplacement ou dans leur forme. Il est fréquent de rencontrer ces obstacles érigés par les particuliers eux-mêmes ou par les pouvoirs publics. Une action souvent justifiée par la vitesse excessive des automobilistes y compris au sein des quartiers et des cités, notamment devant les écoles. Les citoyens procèdent à la pose de ralentisseurs en s'aidant de terre ou de béton. Les exemples ne manquent pas. La voie reliant le quartier Appreval à Jolie-Vue à Kouba illustre cet état de fait. Pas moins de 7 ralentisseurs ont été posés par les riverains sur une distance d'à peine 200 m. Ils conviennent tous de leur utilité. « Le dos d'âne est l'unique manière de faire ralentir des automobilistes inconscients qui traversent à très grande vitesse notre agglomération », indique un habitant. Pis, il suffit qu'un commerçant se sente gêné par le bruit ou la poussière pour qu'il étale à travers la route un amas de gravats, de terre ou de béton afin de ralentir le trafic près de sa boutique. Par ailleurs, les ralentisseurs sont de plus en plus décriés par les usagers, surtout les transporteurs. Pour les automobilistes, ce procédé est des plus nuisibles. Il n'est pas rare de voir des véhicules subir de graves dégâts pour avoir roulé à toute allure sur ce qu'ils appellent un « dos de chameau ». « Le problème que posent ces obstacles est qu'ils ne sont pas faits dans les normes. Leur largeur n'est que de 20 ou 30 cm et offrent une surface aiguë dommageable pour les voitures », confie-t-on. « On oublie souvent de signaler la présence de ces ralentisseurs et rien ne permet de les distinguer de la chaussée, surtout la nuit », s'écrie un automobiliste. C'est pour mettre fin à cette anarchie que le décret exécutif n°05-499 portant réglementation de l'usage des ralentisseurs et fixant les conditions relatives à leur mise en place ainsi que les lieux de leur implantation, a été adopté en novembre 2005. Ce texte exige la délivrance par les autorités locales d'une autorisation préalable à toute opération de ce genre.