Ces accidents ont provoqué des affrontements entre les éléments des brigades antiémeute et plusieurs habitants. «Nous en avons ras-le-bol, les chauffards font de plus en plus de victimes tandis qu'aucune initiative ou la moindre précaution limitant obligatoirement la vitesse n'ont été prises malgré nos incessantes réclamations», a dénoncé Ahmed, résidant au quartier populaire Ras El Aïn, lieu de deux accidents tragiques survenus en fin de journée de mercredi. Ces accidents ont provoqué immédiatement, dans la matinée même de jeudi, des d'affrontements entre les éléments des brigades antiémeute et plusieurs habitants. En l'espace de moins d'une heure, deux accidents ont eu lieu au lieu-dit «Pépinière» causant la mort de deux habitants, un homme d'un certain âge et une fillette. Le premier a été fauché par une moto de grosse cylindrée tandis que la fillette a été mortellement renversée par un véhicule roulant à vive allure. Telle une traînée poudre, la nouvelle s'est vite répandue. Plusieurs dizaines d'habitants de Ras El Aïn sont sortis dans la rue et ont fermé à la circulation la nouvelle route reliant la région Ouest d'Oran au centre-ville via Sidi El Houari. La colère des habitants du quartier a été provoquée par la fuite des chauffards. «On leur aurait réglé leur compte sur place, n'était leur fuite», ont juré plusieurs manifestants en furie. Une folie rarissime s'est emparée de ces derniers subitement déchaînés. Dès les premiers éclats de l'émeute, les services de l'ordre, dépêchés aussitôt sur les lieux, ont été accueillis par des jets de pierres et autres projectiles lancés par les manifestants qui ont, par ailleurs, bloqué plusieurs rues et axes menant vers leur quartier. «Nous avons alerté les responsables locaux et rédigé plusieurs pétitions demandant la mise en place de ralentisseurs. En vain. L'excès de vitesse prend des proportions phénoménales», disent indignés les protestataires avant de demander: «Faut-il qu'il y ait mort d'homme pour que les autorités réagissent?» d'autant que cet axe a été le théâtre de plusieurs accidents de la circulation ayant causé la mort. Les automobilistes n'hésitent pas à appuyer sur le champignon sur cet axe conçu à l'effet de décongestionner la circulation à l'intérieur de la ville. Les habitants des planteurs et Ras El Aïn se sont à plusieurs reprises élevés pour dénoncer le déficit en logement. Dans ce quartier populaire et populeux, les agressions sont légion.