L'entrée en grève de la faim de huit journalistes, hier matin, a compliqué davantage la situation au groupe de médias Dar Assabah, dont le personnel rejette le directeur général parachuté par le pouvoir. La situation à Dar Assabah ne s'est pas stabilisée depuis la nomination par le pouvoir de Lotfi Touati au poste de directeur général, fin août 2012. Tout le personnel rejette cette nomination et observe un sit-in depuis bientôt 35 jours. Les journalistes contestent cette nomination qu'ils considèrent «visant la ligne de rédaction de ce groupe de presse indépendant», souligne Sana Farhat, journaliste au Temps (quotidien francophone édité par Dar Assabah) et représentante du Syndicat des journalistes tunisiens (SJT). Essia Atrous, journaliste à Assabah, ajoute que «Lotfi Touati est connu pour avoir servi le régime déchu de Ben Ali, en plus du fait qu'il a été flic au début de sa carrière professionnelle. Aujourd'hui, il est au service des islamistes d'Ennahda. Ce n'est pas de cette façon que l'on fait la réforme de la presse et sa mise à niveau». Hier, Jim Boumelha, président de la FIJ, a rendu visite à Dar Assabah. Il a exprimé son soutien aux grévistes et déclaré que «le gouvernement peut commencer par la destitution du directeur général parachuté. Ensuite, nous entamerons un dialogue pour la mise à niveau des médias».