Placée sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), la Journée mondiale de l'eau (JME) sera organisée cette année autour du thème : « L'eau et la culture ». Le but recherché par les initiateurs d'une telle initiative est de redonner une sorte de sacralité à ce précieux liquide, ayant baissé dans notre estime au cours des dernières décennies en devenant « un produit de consommation scandaleusement négligé ». Pour l'Unesco, organisation scientifique choisie cette année par l'ONU pour « parrainer » la JME 2006, conformément à une tradition qui veut que chaque année une institution rattachée à l'institution onusienne prenne en charge cet événement planétaire, il existe autant de façons de percevoir, d'utiliser et de célébrer l'eau qu'il existe de traditions culturelles dans le monde. Sacrée, l'eau est ainsi au cœur de nombreuses religions et est utilisée dans différents rites et cérémonies. Chaque région du monde, estime l'Unesco, consacre l'eau à sa façon et chacune reconnaît sa valeur et son rôle central dans la vie de l'homme. Les pratiques indigènes et les valeurs sociales, est-il évoqué, déterminent la façon dont les populations perçoivent et gèrent les ressources en eau dans les différentes régions du monde. A cet effet, force est de constater que le thème choisi cette année par l'ONU pour fêter la JME constitue le point nodal de la politique de l'eau engagée depuis peu par le gouvernement algérien, qui tend à conférer à ce liquide précieux un rôle pivot dans le processus de réhabilitation et de rénovation des services, décidée par les pouvoirs publics. La priorité du département de Sellal est, à ce titre, d'implanter une véritable culture de l'eau susceptible de permettre de mesurer à sa juste valeur ce liquide et d'éviter, partant, les énormes gaspillages préjudiciables à l'économie du pays d'autant que l'eau reste largement subventionnée en Algérie. Pour ce faire, une nouvelle tarification est annoncée, mais celle-ci sera, toutefois, assemblée à un gigantesque programme d'intensification de la production de l'eau. En effet, selon une récente étude publiée par le Figaro économie, l'Algérie se classe en quatrième position des pays producteurs d'eau d'ici 2015, avec une production de 2 millions de mètres cubes par jour, et ce, grâce notamment à la création, durant les prochaines années, de nombreuses usines de dessalement d'eau mer dans le cadre d'un ambitieux programme visant à mobiliser les ressources hydriques à travers le territoire national.Une technologie coûteuse qui impliquera inévitablement une hausse du prix de l'eau, fait qui pourrait contribuer à mettre un terme au gaspillage, car sans cette eau qui nous entoure - l'humidité de l'air, la force d'un courant, l'écoulement d'un robinet - estime l'Unesco, notre existence serait impossible.