Comédien, scénariste et producteur, il était à l'affiche de Gourbi Palace, dont il a également écrit le scénario. Il y interprète le rôle d'un père de famille naïf, qui se retrouve dans les situations les plus singulières qu'il soit. Derrière ses airs de grand timide se cache un grand plaisantin pour qui l'humour est une source inépuisable. C'est avec plaisir qu'il se prête au jeu des questions/réponses pour évoquer sa grande passion. Vous avez une triple casquette : comédien, scénariste et producteur. Laquelle préférez-vous ? Celle du comédien ! C'est ma nature et c'est grâce à cette fonction que j'ai pu pratiquer les deux autres. Qu'est-ce qui vous a inspiré dans l'écriture du scénario de Gourbi Palace ? L'idée remonte à plus de 5 ans. Ce sont les problèmes de tous les Algériens qui m'ont inspiré : l'argent, le logement... Etre riche ne rime pas forcément avec être heureux. Pour prouver ça, rien de mieux que de l'illustrer avec une famille pauvre qui s'enrichit, mais qui n'accède pas pour autant au bonheur escompté. Avec l'humour, le message passe mieux. Le film a très bien marché. Comment avez-vous abordé sa suite ? Des idées se sont développées d'elles-mêmes pendant le tournage, mais il était impossible de faire long, un film de plus de trois heures ça fait fuir. Du coup, on a décidé de changer la fin pour pouvoir lui donner une suite. Ça nous permettra aussi d'éviter certaines erreurs grâce aux critiques émises pour le premier film. Mais la suite ne se fera pas dans l'immédiat, il faut compter environ deux années. De toutes les façons, le public ne demande que ça, il aime le cinéma et il le prouve bien. A nous de travailler dans ce sens. Le personnage que vous interprétez dans ce film est quelqu'un de naïf, spontané et comique. Est-ce que vous lui ressemblez dans la vie de tous les jours ? Il me ressemble beaucoup, surtout dans la spontanéité. J'aime ces gens, ce sont des trésors, parce que c'est eux qui payent les pots cassés et ils ont tendance à toujours s'enfoncer davantage. Comptez-vous vous attaquer à d'autres thèmes sans humour dans vos prochains scénarios ? L'humour c'est ma spécialité, je préfère me perfectionner dans ce domaine. C'est ma première expérience dans le cinéma et je trouve que c'est bien mieux que les séries que je compte abandonner. Le rire, c'est très important et je ne peux pas faire autre chose. Chez nous, les jeux de mots marchent bien. D'ailleurs, à l'intérieur du pays, l'humour est partout : dans les marchés, dans les foyers et même dans les écoles. C'est un peuple qui aime l'humour et il est exigeant parce qu'il est ouvert sur toutes les télés du monde. On se doit de faire du bon travail, surtout au niveau technique, pour ne pas le décevoir. Quel est le genre de films que vous aimez voir ? J'en consomme beaucoup, surtout pour la technique. J'aime beaucoup les films d'espionnage américains. Les Egyptiens aussi. Les jeunes réalisateurs sont talentueux, surtout pour les comédies humoristiques. Par contre, les Américains et les Français sont vulgaires quand ils font de l'humour. Pensez-vous que l'humour suffit à donner du rêve et de l'espoir au spectateur ? Oui. Le film se substitue au psychologue, parce que les gens se retrouvent dans les images qu'ils voient. Dans Gourbi Palace, le public a apprécié parce qu'il se reconnaît dans la famille pauvre ou dans la famille riche. Il n'a aucune déception, il voit sa réalité bien jouée et le rire lui permet de se défouler. Les choses ont beaucoup changé depuis vos débuts en duo avec Souilah... On a démarré en duo avec Hamid, en suite avec Souilah. On fait partie de la nouvelle vague, celle qui est venue après L'Inspecteur Tahar et L'Apprenti. C'est une bonne chose, mais j'ai constaté qu'il ne fallait pas se condamner dans un duo ou un trio, il faut se donner plus de chances, avancer et aller vers autre chose. On ne progresse que quand on est en solo...