L'on anticipe sur une décision d'ouverture de nouvelles officines, qui, de surcroît, n'a même pas encore été prise. Les portes d'une partie des 345 pharmacies privées de la wilaya sont fermées pour trois jours. L'appel à la grève lancé par la section locale du syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO) en est la cause. La décision prise par la direction de la santé et de population de Sétif qui voudrait octroyer des agréments à des jeunes pharmaciens au chômage depuis des années n'a pas été du goût des pharmaciens installés. D'après le communiqué établi le 1er octobre 2012, conjointement par le conseil de l'ordre et le syndicat, la décision de la direction de la santé d'ouvrir de nouveaux postes est non conforme aux textes régissant les installations et transfert de pharmacie. Pour connaître la position de l'administration nous avons pris attache avec le Dr Lehtihet, directeur de la santé et de la population (DSP), qui dit en substance : «Les déclarations des représentants des pharmaciens installées sont fausses et dénuées de tout fondement. D'autant plus qu'aucune décision d'ouverture d'une nouvelle officine n'a été encore prise à ce jour. Il existe un projet qui a été soumis pour avis au conseil concernant la possibilité d'ouverture de nouvelles officines à travers les quatre coins de la wilaya. Ces nouveaux postes sont destinés à une infime partie des 610 jeunes pharmaciens au chômage, et ce conformément à la règlementation en vigueur qui est claire, nette et précise. L'opinion et les pharmaciens doivent savoir que le conseil de l'ordre a répondu favorablement à notre demande, sauf pour la ville de Sétif. Immédiatement après, il provoque une assemblée générale qui décide du déclenchement d'une grève sans préavis, sans service minimum, ce qui n'est pas sur le plan de la déontologie et du service public, ce qui se fait de mieux.» Les jeunes pharmaciens, autres éléments de l'équation, qui ne restent pas en rade, dénoncent: «Afin de faire pression sur les pouvoirs publics pour qu'ils fassent marche arrière et tourner encore le dos à des centaines de jeunes pharmaciens qui sont pour nombreux d'entre eux exploités pour un minable pécule de 15 000 DA versé par l'Etat, les pharmaciens installés crient au scandale. Nous ne demandons pas des pharmacies au niveau de la rue de Constantine (principale artère de Sétif) mais une officine dans des coins qui en sont dépourvus. Réagissant de la sorte, ces pharmaciens qui n'ont jamais manifesté le moindre sentiment de solidarité avec leurs jeunes collègues qui galèrent depuis des années, ont tout simplement peur pour leurs privilèges. On n'exige rien que l'application, de la loi 002/SP/MIN/MSPRH/21/06/2009, permettant aux DSP et wali d'accorder des agréments. Nous ne pouvons éternellement garder le statut d'employés de l'Anem. Que les gens se rassurent une nouvelle fois, nous n'avons jamais exigé un agrément sur mesure. On ne va prendre la place de personne. Ces gens oublient que le travail est un point fondamental des droits de l'homme, qu'on voudrait occulter pour des considérations subjectives et inavouées.»