La visite de deux jours en Algérie de la présidente du comité économique et social européen (CESE), Mme Anne-Marie Sigmund, a été sanctionnée par la signature, hier à Alger, d'un accord de coopération avec le CNES algérien, que préside Mohamed Seghir Babes. Un accord qui porte sur une coopération étroite entre les deux parties, notamment dans le domaine de la formation, de l'information, ainsi que l'échange d'expériences et réflexions, selon les propos du président du CNES. Cependant, la présidente du CESE, Mme Anne-Marie Sigmund, a estimé que « nous devons éviter de produire d'autres papiers sans suite, car, dit-elle, il a y en déjà beaucoup ». Une façon pour la présidente du CESE de presser l'un de ses partenaires de la rive sud de la Méditerranée à aller dans le sens de l'article 31 du règlement intérieur du CESE, louant le « rôle des organes consultatifs et des organisations socioprofessionnelles dans la mise en œuvre des accords d'association et dans le cadre de la politique européenne de voisinage ». A cet effet, la présidente du CESE a indiqué que les organes consultatifs doivent être invités à se prononcer sur toutes les questions d'intérêt commun, même si elle reconnaît, toutefois, les limites du pouvoir des civils dans la prise de décision. Elle étayera son propos en citant les mesures draconiennes concernant l'immigration dans beaucoup de pays européens, qu'elle impute exclusivement aux gouvernants. Et d'indiquer, concernant l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, que l'institution qu'elle préside s'est exprimée en faveur de cette adhésion. Les deux parties ont convenu de tenir, en septembre 2006 à Alger, la première conférence entre le CESE et l'Union des conseils économiques et sociaux d'Afrique (UCSA), dont le président n'est autre que M. Babes. D'autre part, et à une question relative au partenariat intermaghrébin, le président du CNES dit avoir « conscience de l'échec du Maghreb, mais au-delà des insuffisances, ajoute-t-il, qui marque la coopération de notre région, le processus étatique peut accélérer le processus de constitution des sociétés civiles ». A propos de la représentativité de la société civile dans des régimes peu regardants sur les principes démocratiques, le président du CNES se dit « ouvert à toutes les sensibilités et franges de la société civile » sans pour autant y aller dans le sens de cette adhésion. Enfin, Mohamed Seghir Babes a indiqué que la prochaine session du CNES n'excédera pas la mi-juin pour sa tenue, et où y sera question, selon lui, de « développement humain » et de « bonne gouvernance ».