Environ 366 millions de personnes dans le monde étaient atteintes de diabète en 2011, selon la fédération internationale du diabète . Les projections ne sont guère optimistes et chiffrent à plus de 552 millions le nombre de diabétiques d'ici à 2030. On estime que plus de 50% des patients aux Etats-Unis et en Europe ne parviennent pas à réguler leur glycémie. Un problème qui expose les patients à de nombreuses complications, parfois fâcheuses. Berlin (Allemagne) De notre envoyée spéciale Le plus grand événement médical international, le congrès de l'European Association for the Study of Diabetes (EASD) a réuni, lors de sa 48e édition, 18 000 chercheurs et spécialistes venus des différents continents à Berlin du 1er au 5 octobre dernier, dont plus d'une trentaine de médecins algériens diabétologues, médecins généralistes, endocrinologues et médecins internistes. Leur principale préoccupation est le malade diabétique : de la recherche sur le traitement thérapeutique, des études observationnelles et cliniques, en passant par la présentation des outils pour les tests de glycémie et l'injection d'insuline et de l'éducation thérapeutique pour une lutte acharnée contre cette épidémie mondiale. L'éducation thérapeutique est l'élément essentiel dans la prise en charge de ce type de maladie pour les spécialistes et qui contribue essentiellement, selon eux, à la réussite d'un équilibre glycémique et une meilleure gestion de la maladie par le patient lui-même. Si certains se penchent particulièrement sur le curatif à travers l'évolution des nouvelles molécules en phase d'étude ou mises sur le marché, de nombreux spécialistes et chercheurs s'orientent aujourd'hui vers la stratégie de l'éducation thérapeutique qui est d'un grand bénéfice pour le patient. «Il est bien beau d'avoir toutes les insulines qu'on veut et les appareils les plus sophistiqués, mais si le patient n'est pas informé et éduqué quant à la manière de l'utiliser, cela ne sert à rien. Au contraire, on se retrouve à gaspiller le produit, notamment l'insuline lorsqu'elle n'est pas injectée là où il faut, d'où un déséquilibre glycémique certain dont les hypo ou les hyperglycémies», ont été unanimes à souligner les diabétologues et les spécialistes lors de ce congrès. La règle de la moitié est évoquée par le fait que sur les 350 millions de diabétiques, seulement la moitié sont diagnostiqués. Il est également constaté que sur ces 50%, la moitié seulement ont accès à des soins raisonnables. C'est-à-dire que 25% d'entre eux seulement sont traités et parmi ces derniers la moitié arrive à atteindre la cible du traitement et les résultats souhaités (12%). Renforcer l'éducation thérapeutique des patients est l'une des recommandations des spécialistes pour tenter de renverser cette tendance. «Le congrès est centré sur le patient pour lequel une éducation doit être introduite dans la prise en charge, estime le Pr Zekri, médecin interniste à la clinique d'El Biar à Alger. Il est important d'éduquer le patient, car souvent certains d'entre eux ne connaissent pas les enjeux. Le problème d'observance est l'une des inquiètudes des médecins et l'impact est vite constaté», a-t-elle précisé. L'utilisation des réseaux sociaux est l'un des moyens évoqués lors de cette rencontre scientifique afin de communiquer avec les patients et leur faire rappeler le contrôle systématique dans le but d'arriver à la marge de la normoglycémie. La manipulation des équipements médicaux telles que la pompe à insuline et les aiguilles à injection pour le test glycémique ou pour l'injection de l'insuline doit être aussi réadaptée et mieux expliquée aux patients. «Ce qui évitera des erreurs dans l'ajustement des doses d'insuline», a-t-elle recommandé avant de signaler que les aiguilles qui sont à usage unique sont réutilisées à plus de quatre fois par les patients car elles ne sont pas remboursables par la sécurité sociale. «Ceci peut poser un sérieux problème lors de l'administration de l'insuline car l'aiguille est abîmée, donc il y a des fuites d'insuline.»