Les zones d'activités dont disposent certaines communes n'ont pas accueilli les investisseurs. Le secteur de l'investissement à Bouira est en berne. Malgré des discours pompeux des responsables locaux ces dernières années quant à leur volonté de relancer le secteur et de susciter l'intéressement des grands promoteurs, le tableau est resté sombre. Les différentes rencontres organisées dans le but de rapprocher l'investisseur et l'administration n'ont servi à rien. Cela n'a fait que creuser le fossé entre eux. Ainsi, les engagements tenus par les autorités locales, lors des réunions du Calpiref (Comité d'assistance locale pour la promotion de l'investissement et de la régularisation du foncier) afin de sévir contre la bureaucratie dans la wilaya, ne sont finalement que des mots creux. C'est le cas de le dire, puisque au sortir de ces réunions, les investisseurs renouent avec les tracasseries administratives. Le «blocage» est devenu monnaie courante. Preuve en est ces nombreux investisseurs ayant fourni des dossiers pour avoir un terrain dans le cadre du Calpiref mais qui ont mis de longues années pour finaliser les procédures administratives. D'autres dossiers traînent encore dans les tiroirs. Les citoyens, quant à eux, ne voient rien venir. Les élus locaux qui leur avaient promis monts et merveilles lors des élections locales de 2007, dont la création de l'emploi dans les collectivités, achèvent leur mandat sans pour autant honorer leurs engagements. Les zones d'activités dont disposent certaines communes n'ont accueilli aucun investisseur à ce jour, alors que d'autres municipalités n'ont même de zones d'activités. Cependant, le discours que tient Achouri Nadjib, directeur de la petite et moyenne entreprise et la promotion de l'investissement, risque fort de ne pas se réaliser sur le terrain. «Nous sommes là pour favoriser les projets d'investissements qui peuvent apporter une valeur ajoutée», souligne M. Achouri affirmant que le secteur de l'investissement privé à Bouira, et particulièrement la petite et moyenne entreprise, se porte bien. Le nombre de postes d'emploi générés par les PME dans la wilaya, selon les statistiques fournies par ce responsable et arrêtées au 31/03/2012, est de plus de 51 000 emplois. M. Achouri a annoncé également que deux grandes entreprises, notamment Soummam et Henkel, sont intéressées pour engager des investissements dans la wilaya. Il faut noter qu'en l'absence de statistiques s'appuyant sur des critères fiables à propos de l'emploi à Bouira, ce chiffre pourrait bien surprendre, lorsqu'on sait que le chômage touche réellement des milliers de jeunes à travers les communes de la région. 57 162 dossiers d'investissements validés Lors de la dernière réunion du Calpiref, M. Achouri a indiqué que 57 162 dossiers d'investissement ont été validés. Il a rappelé que 41% de ces investissements concernent le domaine de l'industrie, 24% les services et 18% l'agroalimentaire. Concernant l'emploi, ce responsable estime qu'il y aurait un peu plus de 4 000 postes d'emploi à créer. Et pour que cela puisse porter ses fruits, les pouvoirs publics doivent impérativement faire montre de transparence et de responsabilité dans la gestion du dossier de l'investissement. Pour les investisseurs qui ont bénéficié de terrains dans le cadre du Calpiref et qui n'arrivent pas à lancer leurs projets dans six mois, ils risquent de perdre leurs lots de terrain. «Les bénéficiaires doivent lancer leurs projets dans six mois. S'ils dépassent cette période sans rien faire, l'Etat procédera à la récupération des terrains avant de les redistribuer au profit d'autres investisseurs», indique le même responsable. Si cette décision vient à être appliquée à la lettre, elle mettrait un terme aux pratiques de certains promoteurs qui s'accaparent du foncier sans qu'ils daignent lancer leurs projets. Ce responsable a réitéré par ailleurs la disponibilité de son secteur à accompagner et faciliter les démarches pour les investisseurs. «Le traitement des dossiers de l'investissement ne doit pas se faire comme les autres dossiers», rappelle-t-il. Pour prouver la volonté de l'Etat à relancer l'investissement privé, M. Achouri dira qu'un comité chargé de suivi, d'évaluation et de localisation des projets sera mis en place dans les prochains jours à Bouira. Mais d'aucuns se demandent pourquoi, avec autant de potentialités en divers secteurs (ressources hydriques, emplacement géographique, tourisme, agriculture, abattements fiscaux et des terrains à acquérir au dinar symbolique), la wilaya de Bouira n'arrive toujours pas à séduire les investisseurs ?