L'Assemblée nationale libyenne doit élire, aujourd'hui, un nouveau Premier ministre, une semaine après avoir évincé Moustapha Abou Chagour qui avait échoué à faire accepter la composition de son gouvernement. Les 200 membres du Congrès général national (CGN) doivent choisir entre deux candidats indépendants : Ali Zeidan, ancien opposant au régime de Mouammar El Gueddafi, et l'actuel ministre de la Gouvernance locale, Mohamed Al Hrari. Les deux candidats ont présenté leurs programmes, hier, devant les membres de l'Assemblée, avant une séance de questions-réponses, diffusée en direct par la télévision libyenne. Ex-opposant radical au dictateur Mouammar El Gueddafi, Ali Zeidan a reçu le soutien de l'Alliance des forces nationales (AFN libérale). Ce diplomate de carrière a passé plus de 30 ans en exil, après avoir fait défection, en 1980, alors qu'il était en poste à l'ambassade libyenne en Inde. Il avait rejoint le Front national du salut libyen, une formation qui regroupait les opposants de l'ancien régime en exil, avant de la quitter et de se consacrer depuis Genève à la défense des droits de l'homme en Libye. M. Al Hrari, un universitaire de 56 ans, devrait bénéficier pour sa part des votes des islamistes du Parti de la justice et de la construction (PJC) issu des Frères musulmans. L'AFN de Mahmoud Jibril, une coalition de petits partis libéraux menée par des architectes de la révolte de 2011 contre le colonel El Gueddafi, détient 39 sièges sur les 80 réservés à des partis politiques. Le PJC est la deuxième formation politique du Congrès avec 17 sièges. Les 120 sièges restants sont détenus par des candidats indépendants aux allégeances et convictions diverses. Le vote intervient une semaine après l'éviction du Premier ministre élu, Moustapha Abou Chagour, par l'Assemblée nationale, qui a rejeté à deux reprises la composition du gouvernement qu'il avait proposée. Selon M. Abou Chagour, son renvoi, le 7 octobre, a été motivé par son refus d'accepter les exigences de l'AFN et du PJC pour former son cabinet. M. Abou Chagour, un technocrate de 61 ans, avait été élu Premier ministre par le CGN, le 12 septembre, avec seulement deux voix d'avance sur le chef de l'Alliance des libéraux, Mahmoud Jibril.