La confection des listes des candidatures pour les élections locales du 29 novembre prochain n'a pas été sans dégâts pour les deux partis politiques les plus ancrés dans la région. Le RCD, qui nous a habitués à une plus forte présence dans un fief qu'il partage avec le FFS, laissera le champ libre à ses concurrents dans pas moins de 18 APC. Et pas des moindres. A Akbou, deuxième plus importante ville de la wilaya, une divergence autour de la tête de liste fait rater le rendez-vous au Rassemblement. La proposition de la commission locale, défendant la candidature de Hamitouche Bousaâd, 55 ans, ancien militant et gérant d'une entreprise, n'a pas abouti. Une autre lui aurait été opposée. «Notre choix a été rejeté par le bureau régional qui a défendu un autre candidat. Du coup, pas de liste à Akbou», affirme un RCDiste actif dans cette ville où le parti détient un siège à l'APC. Pas de listes aussi à Tazmalt, Amalou, Bouhamza, Draâ El Gaïd,… malgré les commissions locales de recueil et de classement des candidatures avec lesquelles le RCD a fonctionné comme à chaque élection locale. «Nous avons eu des obstacles multiples. La grève des communaux qui a engendré du retard dans la confection des dossiers, la difficulté de la représentation féminine dans certaines localités et une mésentente autour des têtes de listes comme cela se passe dans tous les partis», nous déclare Ahcène Tansaout, président du bureau régional (BR). Le RCD part, cependant, à la reconquête de 34 APC avec beaucoup d'engagement. La liste du chef-lieu de wilaya est conduite par Ramdani Nacer, ancien militant et enseignant universitaire. Pour l'APW, la liste du parti sera drivée par Debboub Mouloud, chargé de l'organique au BR. Avec lui, entre autres candidats, deux élus sortant de l'actuelle APW. Sept autres listes, dont une indépendante, disputeront la course pour les 43 sièges de l'APW. Le FFS y prendra part avec une liste que conduit un candidat malheureux aux dernières législatives, Brahim Meziani. Une compensation en fait pour celui que la loi électorale a fait perdre son siège de parlementaire au profit d'une femme députée (Djenane Baya). L'ex-vice-P/APW, Mohamed Bettache, est le n° 2 de cette liste qui intègre un autre élu de l'APW sortante, Khoufache Saïd. Sur les 52 APC de la wilaya, le FFS sera donc absent dans seulement celle d'Ighram. «La nuit même de la clôture des dépôts des candidatures, cinq dossiers ont été égarés au niveau de la DRAG. On les a refaits et nous demandons à pouvoir les déposer», nous dit le député Khaled Tazaghart et non moins fédéral de Béjaïa. Le parti a failli être aussi absent à Tichy. La liste de cette commune a été déposée à la dernière minute, après un bras de fer remporté par la section locale dont fait partie Djoudi Maâmeri, ex-premier secrétaire du FFS, dont le renouvellement de la carte de militant bute sur des obstacles au niveau de la fédération. Si le FFS semble être le parti le plus présent dans la course électorale, il demeure que l'on est loin de la grande mobilisation des troupes. Les dernières législatives ont donné naissance à deux ailes parallèles : celle de Karim Tabbou, dont on attend l'annonce de son nouveau parti, et celle de Djamel Zenati qui soutient «pleinement ou partiellement» certaines listes, notamment celles englobant des militants en rupture de ban avec le Front. Dont celle du P/APW, Hamid Ferhat, initiateur de la seule liste indépendante pour l'APW. «Une liste un peu spéciale», avoue un militant, proche de Zenati qui, initialement, allait être «associé à la confection de cette liste». En tout, 249 listes sont engagées dans les joutes des APC et APW dans la wilaya de Béjaïa.