La grippe aviaire, qui fait trembler de peur les grands de ce monde, vient de s'ajouter aux multiples soucis des palestiniens. En plus de l'occupation, des tueries, de l'oppression, des bouclages, de la crise économique, de la menace de grave crise politique due aux divergences entre le mouvement islamiste Hamas, vainqueur des élections palestiniennes du 25 janvier et l'Organisation de libération de la palestine, ils doivent dorénavant faire face aux dangers de la grippe aviaire, signalée officiellement dans les territoires palestiniens (cisjordanie et la bande de Ghaza). La présence du virus hautement pathogène, H5N1, a été confirmée dans un élevage de poules dans la bande de Ghaza et dans une colonie juive en Cisjordanie occupée. dès la confirmation, lundi dernier, de la présence du virus dans trois élevages, dans le Neguev, sud d'Israël et l'abattage de dizaines de milliers de dindes, le gouvernement palestinien sortant d'Ahmad Qoreï avait décrété l'état d'urgence. Selon le vice-ministre de l'Agriculture palestinien, Azzam Tbeïleh, Israël doit absolument aider les Palestiniens qui ne possèdent aucun équipement, car « le virus ne connaît ni les frontières, ni le mur de séparation » entre Israël et les territoires palestiniens. « Nous manquons de vaccins, de tenues de protection. Nous manquons de laboratoires. Même pour conduire les tests préliminaires, nous n'avons pas d'autre choix que d'envoyer les échantillons en Israël », a-t-il indiqué. Il a regretté la faiblesse des premières aides israéliennes. « Hier soir (mercredi), après nous avoir annoncé les résultats positifs dans la bande de Ghaza, ils nous ont seulement donné 100 tenues de protection et environ 25 litres de désinfectant », a-t-il dit. Le ministre palestinien a aussi relevé les « énormes difficultés » pour combattre le virus, liées aux barrages de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée et au bouclage de la bande de Ghaza. Incapables à eux seuls de combattre ce danger, les palestiniens ont fait appel à l'aide internationale. Grippe aviaire ou pas, israël de son côté refuse de coopérer avec un gouvernement Hamas. « Nous ne discuterons pas avec le Hamas tant qu'il prônera la destruction d'Israël », ce qui s'applique aussi à la grippe aviaire, a affirmé M. Dror. « Nous devrons trouver d'autres voies, peut-être par le biais des organisations internationales », a-t-il dit. De ce fait, la coopération palestino-israélienne, même pour sauver des vie humaines dans les deux camps, s'avère incertaine. la grippe aviaire confirmée déjà en Egypte, où elle a tué une personne au moins, vient d'être confirmée en Jordanie aussi. les palestiniens se voient ainsi encerclés de toute part, non seulement par israël et son armée, mais aussi par le virus H5N1 hautement pathogène dont l'éradication nécessite d'énormes moyens qu'ils ne possèdent pas. Quant à la situation sur le terrain, c'est encore et toujours la répression israélienne. En effet, dix-sept Palestiniens ont été blessés, vendredi, par les forces d'occupation israélienne, alors qu'ils manifestaient contre le mur de séparation israélien en Cisjordanie. Des soldats israéliens ont ouvert le feu, sans la moindre hésitation, sur plusieurs manifestants qui protestaient contre le « mur » sur les terres des deux villages situés à l'ouest de Ramallah en Cisjordanie. L'armée israélienne a également arrêté dix manifestants, sept palestiniens et trois pacifistes israéliens. Pour combattre l'oubli et la politique du fait accompli, des centaines de Palestiniens et des pacifistes étrangers manifestent chaque vendredi contre le mur de séparation qui empiète sur plus de 15% des terres palestiniennes de la Cisjordanie occupée et hypothèque la création d'un Etat palestinien indépendant. La CIJ (Cour internationale de Justice), rappelle-t-on, avait réclamé son démantèlement et l'Assemblée générale de l'Onu a voté à une majorité écrasante une résolution exigeant qu'Israël respecte cet avis. Mais c'est la loi de la force qui continue à prévaloir.